Un étudiant du MIT révolutionne la restauration d'art avec des masques polymères générés par IA
Alex Kachkine, étudiant diplômé du MIT, a développé une technique innovante utilisant des films polymères générés par IA pour restaurer physiquement des peintures endommagées en quelques heures au lieu de mois. Cette recherche, publiée dans Nature, pourrait transformer la conservation d'œuvres d'art.
Traditionnellement, la restauration exige des mois de travail minutieux. Kachkine a passé neuf mois à restaurer une peinture baroque italienne, ce qui l'a inspiré à chercher une solution plus rapide. Sa méthode crée un masque transparent avec des milliers de zones colorées correspondant précisément à l'œuvre originale, réversible et sans altération permanente.
Selon Nature, 70% des collections institutionnelles restent invisibles en raison de dommages. Le manque de restaurateurs qualifiés aggrave ce problème. Kachkine, passionné de restauration, a conçu cette solution lors d'un voyage en 2021, constatant l'ampleur des œuvres cachées.
Pour démontrer son efficacité, il a restauré une peinture du XVe siècle nécessitant 5 612 réparations. Un modèle IA a généré 57 314 couleurs correspondantes, réduisant le temps de restauration à 3,5 heures, soit 66 fois plus rapide que les méthodes traditionnelles.
Contrairement aux modèles génératifs comme Stable Diffusion, Kachkine a utilisé des techniques de vision par ordinateur pour éviter les distorsions spatiales. Pour les zones complexes comme les visages, il a combiné méthodes traditionnelles et références à d'autres œuvres de l'artiste.
Le processus commence par un nettoyage traditionnel, suivi d'une analyse algorithmique pour prédire l'apparence des zones endommagées. Un logiciel personnalisé crée ensuite un masque polymère en deux couches, imprimé avec précision et appliqué à l'aide de vernis de conservation.
Les matériaux polymères sont solubles, permettant une restauration réversible. Les musées peuvent également archiver les modifications numériquement, offrant une traçabilité inédite pour les futurs restaurateurs.
Kachkine souligne que cette technologie ne remplace pas le jugement humain. Les décisions éthiques sur l'étendue des interventions restent cruciales. La méthode est idéale pour les peintures avec de multiples petites zones endommagées plutôt que de grandes sections manquantes.
Cette innovation marque une avancée majeure dans la conservation d'art, combinant habilement technologie et expertise humaine sans les remplacer.