Le suicide de ma fille lié au cyberharcèlement : Voici une solution | Tribune
Note de la rédaction : Ce récit aborde le thème du suicide. Si vous ou un proche êtes en détresse, de l'aide est disponible. Composez le 988 pour joindre la ligne d'assistance suicide et crise. D'autres ressources sont listées en fin d'article.
Le monde peut être dangereux. C'est pourquoi nous verrouillons nos portes, attachons nos ceintures et protégeons nos données sensibles. Pourtant, nous passons des heures sur les réseaux sociaux, où les risques de violences en ligne - harcèlement sexuel, agressions - sont graves et croissants.
J'ai appris cette leçon de la pire manière. Ma fille McKenna, surnommée Kenna Bear, s'est suicidée il y a trois ans après un cyberharcèlement impitoyable via SMS, Snapchat, Instagram et TikTok.
En première année de lycée, son amie proche a obtenu une photo inappropriée de McKenna. L'image s'est répandue dans son école, sa communauté et les cercles de hockey en Floride. McKenna avait surmonté cet épisode, brillant à nouveau socialement, académiquement et sportivement.
Puis, quelques jours avant sa terminale, le cyberharcèlement l'a détruite. Quatre amies/coéquipières ont partagé des captures d'écran de conversations privées révélant que McKenna était une survivante de viol à 13 ans par le frère d'une d'elles. Elles l'ont "annulée" sur les réseaux sociaux.
McKenna savait à quelle vitesse cela se propagerait. En un jour, elle a succombé à cette cruauté, se suicidant un mois avant ses 17 ans.
Athlète étoile en hockey, drôle et bienveillante, sa perte a dévasté notre famille. Mon seul moyen de survivre est de militer pour une meilleure sécurité en ligne.
Les études montrent que 16% des jeunes adultes ont subi des abus sexuels en ligne avant 18 ans. Dans un hôpital californien, 7% des enfants traités pour agression sexuelle (2018-2023) ont connu leur agresseur via les réseaux sociaux.
La loi KOSA, adoptée au Sénat en juillet dernier (91-3), imposerait aux plateformes de modifier leurs algorithmes toxiques et d'appliquer un "devoir de protection" contre le cyberharcèlement, les abus sexuels et autres dangers. Ce n'est pas une loi de censure.
Contrairement aux pseudo-solutions du Big Tech (comme les "comptes ado" de Meta qui rejettent la responsabilité sur les enfants), KOSA aurait un impact réel. Avec 25% des filles et 5% des garçons victimes d'abus sexuels, c'est une épidémie que les réseaux sociaux aggravent.
Je me bats pour que la Chambre adopte KOSA cette année. La vie de McKenna ne doit pas être vaine. Les législateurs doivent agir maintenant.
Cheryl McCormick Brown, mère de McKenna, membre de Parents for Safe Online Spaces, réside à Tampa.