La Chine dévoile sa nouvelle 'bombe à graphite' : voici comment elle fonctionne
La télévision d'État chinoise a révélé les détails d'une nouvelle "bombe à graphite" capable de provoquer une "perte totale d'électricité" sur une zone de 10 000 mètres carrés ou de mettre hors service des centrales électriques entières, selon un rapport du South China Morning Post du 29 juin. Une vidéo animée diffusée par CCTV montre un missile lancé depuis un lanceur au sol, volant vers une cible avant de libérer 90 petites sous-munitions. Celles-ci rebondissent au sol avant d'exploser près d'une sous-station électrique fictive, provoquant des dysfonctionnements des équipements électriques.
Cette révélation intervient dans un contexte de tensions internationales accrues et de menaces croissantes d'une invasion chinoise de Taïwan. La Chine est également un allié clé de la Russie dans sa guerre en Ukraine, aidant Moscou à contourner les sanctions occidentales et devenant le principal fournisseur de biens à double usage pour l'industrie de défense russe.
Comment fonctionne une bombe à graphite ? Également appelées "bombes d'interruption" ou "bombes douces", ces armes libèrent un nuage dense de particules de graphite sur une zone cible. Le graphite étant un excellent conducteur d'électricité, tout équipement électrique dans la zone sera court-circuité. Une attaque contre une zone civile ou militaire entraînerait l'arrêt de tous les appareils électriques. Si la bombe est utilisée contre une centrale, toute la région qu'elle alimente serait affectée.
Bien que classée comme non létale, une bombe à graphite peut causer des victimes indirectes en raison des pannes de courant prolongées. Cette technologie existe depuis des décennies et a été utilisée à deux reprises par des pays occidentaux. En 1999, l'OTAN a ciblé cinq centrales électriques en Serbie pendant la guerre du Kosovo, privant 70% du pays d'électricité instantanément.
Les États-Unis ont également utilisé des bombes à graphite pendant la guerre du Golfe en 1991, avec le modèle BLU-114/B qui a provoqué des pannes durant 30 jours en Irak. La version chinoise semble différer par son mode de déploiement, utilisant des sous-munitions qui se détruisent pour créer un nuage de particules, contrairement aux bobines de fibres de carbone du modèle américain.
La Corée du Sud a annoncé en 2017 avoir développé sa propre bombe à graphite, prête à être déployée contre la Corée du Nord en cas de guerre. Les experts soulignent que les attaques contre les infrastructures civiles constituent une guerre contre la santé publique, affectant les hôpitaux, les transports et les systèmes d'eau potable.