Fraude aux réservations : le fléau qui saigne les restaurants étoilés de New York
Les restaurateurs new-yorkais font face à une recrudescence alarmante de fraudes aux réservations prépayées, utilisant des cartes de crédit volées. Bobby Kwak, propriétaire du Nōksu, étoilé au Michelin, perd des milliers de dollars chaque mois à cause de ces escroqueries sophistiquées. Le schéma est simple : des fraudeurs achètent des réservations avec des cartes volées, puis les revendent à prix réduit sur les réseaux sociaux. Les restaurants, ignorant la supercherie, servent les clients avant de découvrir que la transaction sera annulée. Les banques, protégeant les détenteurs de cartes, remboursent systématiquement, laissant les établissements assumer des pertes colossales. Selon la FTC, les fraudes en ligne ont bondi de 25 % en 2024, atteignant 12,5 milliards de dollars. Les chargebacks (contestations de paiement) devraient coûter 28,1 milliards aux commerçants d'ici 2026. Les restaurants japonais haut de gamme, avec leurs menus à 500$ par personne et leurs petites capacités, sont particulièrement vulnérables. Howard Chang, du Sushi Ichimura, a perdu 10 000$ en un mois. Les fraudeurs utilisent souvent une seule carte pour réserver dans plusieurs établissements prestigieux le même jour. Outre le manque à gagner, les restaurateurs doivent payer taxes et frais de transaction sur des ventes annulées, tout en consacrant des heures à constituer des dossiers de preuve souvent rejetés. Les plateformes comme Resy et OpenTable renforcent leurs sécurités, mais les solutions techniques restent insuffisantes. Certains, comme le Tock, offrent une assurance contre les chargebacks, sauvant des établissements comme l'Icca. En attendant, Kwak vérifie chaque matin ses pertes, impuissant face à ce "virus" qui menace la survie de sa profession.