Plus de 80% des entreprises utilisant l'IA ne voient pas encore de gains tangibles, révèle McKinsey
Les entreprises de tous secteurs adoptent rapidement l'intelligence artificielle, séduites par la promesse d'une productivité accrue et de coûts réduits. Pourtant, plus de 80% des organisations utilisant cette technologie ne constatent pas encore d'amélioration significative de leurs résultats, selon un nouveau rapport de McKinsey & Company publié la semaine dernière. Le cabinet qualifie ce phénomène de "paradoxe de l'IA générative" : malgré une adoption massive des outils d'IA, leur impact business mesurable reste insaisissable.
Cette situation s'explique par un décalage entre les progrès technologiques et leur application concrète. Alors que "l'IA agentique" domine les discussions chez les géants comme Google et OpenAI, la majorité des entreprises en sont encore au stade du "copilote". Popularisé par Microsoft depuis 2023, ce concept désigne des assistants capables d'exécuter des tâches spécifiques sur demande, comme reformuler du texte dans Word ou rédiger des emails de suivi.
Ces outils, bien qu'utiles, nécessitent une intervention humaine pour chaque action et se limitent à des cas d'usage restreints. Leurs bénéfices - gain de temps, organisation des données ou synthèse de réunions - sont réels mais difficiles à quantifier et rarement extensibles à l'échelle d'une organisation. À l'inverse, les agents IA autonomes peuvent gérer des processus complets, s'adapter à des conditions changeantes et prendre des décisions, comme résoudre un ticket client sans intervention humaine.
Le rapport révèle que la plupart des entreprises restent en "mode pilote", testant l'IA à petite échelle dans des équipes isolées. McKinsey recommande une approche stratégique intégrée, passant d'initiatives éparses à des programmes transversaux. Les rares entreprises ayant adopté l'IA agentique, comme Lenovo, enregistrent des gains notables : +15% en qualité et vitesse de codage, ou une réduction de 90% des délais de réponse clients.
McKinsey met en garde contre le coût du statu quo : dans un environnement où certains concurrents réalisent en un jour ce qui prenait un mois, rester en "mode copilote" pourrait bientôt coûter plus cher que l'inaction. L'étude s'appuie sur des données recueillies auprès d'entreprises de plus de 500 salariés, sans en révéler les noms.