Le fondateur de MyPillow condamné pour diffamation contre un ancien employé d'une société de machines de vote
Un jury fédéral du Colorado a statué que Mike Lindell, fondateur de MyPillow et l'un des plus éminents théoriciens du complot électoral, a diffamé un ancien employé de Dominion Voting Systems après l'élection présidentielle de 2020. Le jury a estimé que deux déclarations de Lindell, qualifiant Eric Coomer de "traître", étaient diffamatoires. Lindell et sa plateforme médiatique en ligne, Frankspeech, ont été condamnés à verser 2,3 millions de dollars de dommages et intérêts à Coomer, bien en deçà des 62,7 millions demandés.
Charles Cain, l'un des avocats de Coomer, a déclaré que ces attaques nuisent à la démocratie et propagent de fausses informations. Lindell a annoncé son intention de faire appel, affirmant que les avocats de Coomer n'ont pas prouvé que leur client avait subi un préjudice. Il a également réitéré son engagement à dénoncer ce qu'il considère comme des failles dans la sécurité électorale.
Lindell a maintenu ses allégations infondées selon lesquelles l'élection de 2020 aurait été truquée, sans toutefois présenter de preuves tangibles lors du procès. Cain a critiqué Lindell pour son manque de fondement, le qualifiant de "toute parole, pas d'action". Bien que le montant des dommages soit inférieur à celui demandé, Cain estime que ce verdict envoie un message fort contre les attaques visant les travailleurs électoraux.
Dominion Voting Systems a été au cœur de théories du complot élaborées par des partisans de l'ancien président Donald Trump. La société a déjà obtenu un règlement de 787 millions de dollars dans une affaire de diffamation contre Fox News. Coomer a témoigné que sa carrière et sa vie avaient été détruites par ces fausses allégations, soulignant particulièrement l'impact des déclarations de Lindell le qualifiant de "traître".
Les avocats de Lindell ont argué que les déclarations en question portaient sur un sujet d'intérêt public et étaient donc protégées par le Premier Amendement. Cependant, le jury a estimé que ces propos franchissaient la ligne de la diffamation en accusant Coomer d'un crime, à savoir la trahison. Lindell a nié avoir sciemment diffusé de fausses informations sur Coomer, bien qu'il ait admis avoir qualifié de nombreuses personnes de traîtres par le passé.