Enquête de la FTC sur la censure des plateformes : Le jeu politique conservateur dévoilé | TechPolicy.Press
L'enquête de la FTC sur la prétendue censure des plateformes technologiques s'inscrit dans une stratégie politique conservatrice de longue date. Lisa Macpherson, directrice des politiques chez Public Knowledge, analyse les motivations et les conséquences de cette initiative.
Le 15 mai 2025, Andrew Ferguson, président de la Federal Trade Commission (FTC), a témoigné devant le sous-comité des services financiers de la Chambre des représentants. Cette audition fait suite à une demande de commentaires publics sur la "censure des plateformes technologiques", accusées de restreindre disproportionnellement l'accès des utilisateurs conservateurs.
Cette enquête s'appuie sur des allégations persistantes selon lesquelles les plateformes comme Facebook, YouTube et X (anciennement Twitter) censureraient systématiquement les discours politiques conservateurs. Une campagne concertée impliquant la FTC, la FCC et le ministère de la Justice vise à démanteler ce qu'ils appellent le "cartel de la censure".
Il est crucial de distinguer censure gouvernementale et modération de contenu. La première relève de l'action étatique, protégée contre par le Premier Amendement. La seconde est une pratique commerciale des plateformes pour gérer leurs communautés et se différencier sur le marché.
Les plateformes technologiques modèrent le contenu principalement pour maximiser l'engagement des utilisateurs et satisfaire les annonceurs. Ce processus combine algorithmes et modérateurs humains, avec des biais potentiels mais sans preuve de discrimination politique intentionnelle.
Les accusations de censure conservatrice remontent à 2016, avec l'affaire des "Trending Topics" de Facebook. Elles se sont intensifiées après les révélations sur l'ingérence russe dans les élections américaines et le scandale Cambridge Analytica.
En 2020, la modération des contenus sur le COVID-19 et les élections a exacerbé les tensions. Les recherches montrent que la désinformation circule davantage à droite, alimentant la perception d'une censure anti-conservatrice.
Les républicains, menés par le représentant Jim Jordan, ont institutionnalisé ces accusations via des enquêtes parlementaires et des lois étatiques. La récente affaire Murthy v. Missouri devant la Cour suprême a cependant rejeté l'idée d'une collusion gouvernementale pour censurer.
Aujourd'hui, l'administration Trump relance ces efforts via la FTC. Public Knowledge suggère que l'agence devrait plutôt se concentrer sur l'amélioration des pratiques de modération tout en respectant les droits constitutionnels des plateformes.
Les tribunaux ont confirmé à plusieurs reprises que la modération de contenu relève de la liberté d'expression des plateformes privées. Une approche régulatrice équilibrée devrait viser à protéger les utilisateurs sans imposer de "neutralité" artificielle.
En conclusion, l'enquête de la FTC reflète moins une préoccupation légitime pour la liberté d'expression qu'une manœuvre politique conservatrice. Une réforme constructive des pratiques de modération nécessite une approche nuancée, respectant à la fois les droits des utilisateurs et ceux des plateformes.