Tensions Iran-Israël : Quels enjeux pour l'économie mondiale ?
Les marchés ont réagi violemment à l'attaque israélienne contre l'Iran vendredi matin, avec une flambée des prix du pétrole et un mouvement de panique vers les valeurs refuges. Le Brent a bondi de plus de 10%, atteignant son plus haut niveau depuis cinq mois, tandis que les actions asiatiques et européennes chutaient à l'ouverture. Les tensions géopolitiques entre les deux pays, marquées par des déclarations belliqueuses de leurs dirigeants, ont alimenté les craintes d'une escalade régionale.
L'impact économique immédiat se manifeste par la fermeture des espaces aériens israélien et iranien, obligeant les compagnies aériennes à annuler ou détourner des vols à grands frais. Le shekel israélien a perdu 2% face au dollar, tandis que des scènes de panique dans les supermarchés israéliens ont été rapportées, avec une fréquentation en hausse de 300% selon Carrefour.
Le principal risque économique réside dans une possible perturbation des marchés énergétiques et des routes commerciales, notamment dans le détroit d'Ormuz. Ce passage stratégique, par lequel transite 20% de la consommation mondiale de pétrole, pourrait être fermé par l'Iran, provoquant une envolée des prix. Une guerre prolongée pourrait également affecter le commerce maritime et le tourisme, comme l'ont déjà fait les attaques houthistes en mer Rouge fin 2023.
Les analystes craignent qu'un conflit durable n'aggrave les pressions inflationnistes mondiales, chaque hausse de 10% du pétrole ajoutant 0,4% aux prix à la consommation. L'économie israélienne, déjà fragilisée par le conflit à Gaza, pourrait subir des coûts équivalents à 20% de son PIB, tandis que l'Iran, aux prises avec une inflation à 40%, verrait sa situation économique encore détériorée.