La Cour suprême pourrait couper l'accès à Internet dans les salles de classe
La Cour suprême des États-Unis pourrait mettre fin au programme E-Rate, qui fournit un accès Internet aux écoles et bibliothèques depuis près de trente ans. Ce programme, créé dans le cadre de la loi sur les télécommunications de 1996, est financé par le Fonds de service universel (USF), alimenté par les contributions des opérateurs de télécommunications. Son objectif est de garantir l'accès à Internet pour les établissements scolaires et les bibliothèques, en particulier dans les zones rurales et les communautés à faible revenu.
Les effets du programme E-Rate ont été immédiats. Selon un rapport du Congressional Research Service, les demandes de financement ont rapidement dépassé les fonds disponibles. Le pourcentage d'écoles publiques connectées à Internet est passé de 35 % en 1994 à 95 % en 1999, tandis que l'accès dans les salles de classe est passé de 3 % à 63 % sur la même période. Ce programme a permis à des milliers d'écoles défavorisées d'offrir à leurs élèves un accès à Internet, un outil essentiel pour l'éducation moderne.
Cependant, le programme est aujourd'hui menacé par l'affaire Federal Communications Commission v. Consumers’ Research. La Cour d'appel du cinquième circuit a statué en faveur de Consumers’ Research, un groupe conservateur basé à Washington, estimant que le mécanisme de financement de l'USF viole la Constitution. La Cour suprême a entendu l'affaire et doit rendre sa décision dans les prochaines semaines.
Si le programme E-Rate était annulé, les conséquences seraient désastreuses pour de nombreuses écoles, en particulier dans les zones rurales. Des groupes comme la National League of Cities ont averti que la perte de ces fonds affecterait gravement l'éducation, l'emploi et la santé des communautés concernées. À l'inverse, des organisations conservatrices comme Americans for Prosperity soutiennent que le programme est anticonstitutionnel.
Mark Walsh, d'Education Week, estime que la Cour suprême ne devrait pas annuler le programme. Les écoles à travers le pays espèrent qu'il a raison, car une décision contraire pourrait plonger des milliers de districts scolaires dans l'isolement numérique.