Ian Buck, l'architecte de l'arme secrète de Nvidia, voué à la défendre pour le reste de sa carrière
Ian Buck, vice-président de Nvidia en charge du calcul haute performance, est le père de CUDA, la plateforme logicielle qui a propulsé Nvidia au sommet de l'informatique IA. Ce brillant ingénieur, aujourd'hui âgé de 48 ans, a consacré deux décennies à développer cet outil devenu indispensable, malgré des débuts difficiles où Nvidia y perdait des millions.
Tout commence en 2004 lorsque Buck, alors jeune diplômé de Stanford, rejoint Nvidia avec une idée révolutionnaire: exploiter la puissance des GPU bien au-delà des simples graphismes. Avec une petite équipe dont John Nickolls (décédé en 2011), il crée CUDA permettant d'utiliser le langage C pour effectuer des calculs parallèles massifs sur GPU.
Pendant plus de 10 ans, CUDA reste peu utilisé malgré sa gratuité. Mais la persévérance de Jensen Huang, PDG de Nvidia, à maintenir la compatibilité avec tous les chipsets finit par payer avec l'explosion de l'IA. Aujourd'hui, CUDA compte 900 bibliothèques et équipe 90% du marché du calcul IA.
Buck incarne l'esprit Nvidia: brillant techniquement mais aussi excellent communicateur. Capable d'expliquer des concepts complexes comme les réseaux de neurones convolutifs puis de comparer les protéines à des "gribouillis 3D", il participe activement à la stratégie de séduction des développeurs.
Mais des menaces apparaissent. Lors du récent sommet GTC, des concurrents comme AMD organisaient même un événement "Beyond CUDA". Buck et son équipe doivent désormais anticiper les besoins futurs en IA tout en maintenant l'avance technologique.
Considéré comme l'un des trois bras droits de Jensen Huang, Buck pourrait bien être un successeur potentiel au poste de PDG. Mais pour l'instant, son focus reste intact: faire évoluer CUDA pour qu'il reste le standard incontournable de l'informatique accélérée.