Chômage aux États-Unis : les demandes d'allocations restent à leur niveau le plus haut depuis 8 mois
Les nouvelles demandes d'allocations chômage aux États-Unis sont restées stables la semaine dernière, se maintenant à un niveau élevé qui inquiète les analystes. Selon le ministère du Travail, 248 000 nouvelles demandes ont été enregistrées pour la semaine se terminant le 7 juin, un chiffre identique à celui de la semaine précédente et le plus élevé depuis octobre dernier.
Cette stagnation à un niveau élevé intervient dans un contexte d'incertitude liée aux guerres commerciales. Les demandes hebdomadaires, indicateur clé des licenciements, évoluent depuis cinq ans dans une fourchette historiquement saine de 200 000 à 250 000. Cependant, leur maintien récurrent à l'extrémité haute de cette fourchette suscite des craintes.
'Des signaux d'alerte précoce apparaissent sur le marché du travail', analyse Heather Long, économiste en chef chez Navy Federal Credit Union. Une aggravation des licenciements cet été pourrait accroître les risques de récession et de ralentissement de la consommation.
De nombreuses entreprises ont révisé à la baisse leurs prévisions pour 2025 ou renoncé à publier des estimations, invoquant notamment l'incertitude liée aux annonces tarifaires du président Trump. Bien que ce dernier ait suspendu certaines mesures, les craintes persistent quant à l'impact des tensions commerciales sur l'économie mondiale et le marché du travail américain.
Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, a souligné la coexistence inhabituelle de risques inflationnistes et de chômage, compliquant la mission de la Fed. Les tarifs douaniers ont selon lui affecté le moral des consommateurs et des entreprises.
D'autres indicateurs confirment ce refroidissement du marché du travail. Le ratio offre/demande d'emplois est tombé à un poste pour chaque chômeur, contre deux fin 2022. Par ailleurs, le nombre de démissions volontaires - indicateur de confiance des travailleurs - a baissé, tandis que les licenciements augmentent.
L'économie américaine s'est contractée de 0,2% au premier trimestre 2025, les entreprises ayant anticipé les droits de douane par des importations massives. Dans ce contexte, plusieurs grands groupes comme Google, Meta ou Microsoft ont annoncé des réductions d'effectifs.