Crise mondiale de la fertilité : les contraintes financières en tête des obstacles selon l'ONU
L'insécurité professionnelle et l'inaccessibilité du logement figurent parmi les principaux freins empêchant des millions de personnes d'avoir le nombre d'enfants souhaité, révèle un rapport des Nations Unies publié mardi. L'agence onusienne UNFPA, en collaboration avec YouGov, a mené une enquête dans 14 pays pour évaluer les obstacles à la constitution des familles.
Près d'un cinquième des adultes en âge de procréer estiment ne pas pouvoir avoir autant d'enfants qu'ils le souhaiteraient. Parmi les 10 000 répondants ayant ou désirant des enfants, 39% invoquent des limitations financières comme principal obstacle. Ce taux dépasse 50% en Corée du Sud, en Afrique du Sud et en Thaïlande.
L'insécurité professionnelle arrive en deuxième position (21% des répondants), suivie par les difficultés de logement. Environ 20% des personnes évoquent des craintes liées à l'avenir, notamment le changement climatique, les guerres et les pandémies.
« Je veux des enfants, mais cela devient de plus en plus difficile », témoigne une Mexicaine de 29 ans. « Les prix immobiliers sont prohibitifs dans ma ville. Et je ne voudrais pas mettre un enfant au monde dans ce contexte de guerres et de dégradation environnementale. »
Le rapport souligne également d'autres obstacles comme le manque de partenaire approprié ou de solutions de garde d'enfants. « La crise réside dans le manque de choix, pas dans le désir d'avoir des enfants », affirme le Dr Natalia Kanem, directrice de l'UNFPA.
À l'inverse, près d'un tiers des personnes interrogées ont connu une grossesse non désirée (51% au Maroc). L'ONU critique les politiques coercitives et les incitations financières visant à influencer la natalité, tout en soulignant le manque d'accès à la planification familiale dans les communautés pauvres.
L'enquête couvre 14 pays représentant plus d'un tiers de la population mondiale, avec plus de 14 000 participants âgés de 18 à 88 ans. Les solutions proposées incluent des politiques de congés parentaux, des soins de fertilité abordables et un meilleur soutien aux familles monoparentales et LGBTQ+.