Tarifs douaniers décryptés : Comment la politique commerciale changeante de Trump vous affectera
Le plan économique de Donald Trump pour son second mandat se résume en un mot : les tarifs douaniers. Après des semaines d'incertitudes et de conflits avec les grandes entreprises, ces taxes à l'importation ont connu un rebondissement judiciaire avant d'être rétablies, permettant au président de doubler les droits sur l'acier et l'aluminium cette semaine. Le tribunal américain du commerce international a d'abord jugé que Trump avait outrepassé ses pouvoirs en imposant ces tarifs, avant qu'une cour d'appel ne les rétablisse temporairement. Ces mesures ont déjà provoqué des tremblements sur les marchés et des avertissements des dirigeants d'entreprise quant à leurs impacts économiques. Apple et Walmart figurent parmi les sociétés ayant subi les foudres de Trump pour leurs réactions aux tarifs. Apple tente de déplacer une partie de sa production vers l'Inde moins taxée, ce qui a valu à la firme des menaces de sanctions supplémentaires. Les experts prédisent qu'un iPhone fabriqué aux États-Unis pourrait coûter jusqu'à 3 500$. Walmart a quant à lui averti d'une hausse des prix cet été sur de nombreux produits, ce qui a poussé Trump à exiger que la chaîne absorbe ces coûts. Mais au-delà de ces cas particuliers, comment ces tarifs affecteront-ils réellement les consommateurs? Les tarifs douaniers sont des taxes imposées sur les importations. Trump, obsédé par les déficits commerciaux, les présente comme un moyen de financer son programme et de protéger l'industrie américaine. Pourtant, contrairement à ses affirmations, ce sont généralement les entreprises américaines qui paient ces taxes, puis les répercutent sur les consommateurs. Actuellement, les tarifs en vigueur incluent : 50% sur l'acier et l'aluminium, 30% sur les importations chinoises (pouvant atteindre 145%), 25% sur les voitures étrangères, et 10% sur toutes les importations. Certains pays comme l'UE (20%), l'Inde (26%) ou le Japon (24%) subissent des taxes supplémentaires dites "réciproques". Le calcul de ces tarifs a été vivement critiqué, certains experts y voyant une simple division du déficit commercial par les exportations du pays concerné. Les conséquences? Une hausse des prix inévitable à moyen terme. Microsoft a déjà augmenté de 20% le prix de sa Xbox Series X. Le laboratoire budgétaire de Yale prédit une inflation de 2,3% en 2025, soit environ 3 800$ de dépenses supplémentaires par ménage. Les produits électroniques seront particulièrement touchés, poussant 38% des consommateurs à anticiper leurs achats. Si l'objectif affiché est de relocaliser la production, les experts doutent de l'efficacité des tarifs, soulignant le manque d'infrastructures industrielles aux États-Unis et le risque d'automatisation des usines. Le cas de l'iPhone, dont la fabrication locale ferait exploser les coûts, illustre ces limites. Face à cette incertitude, les consommateurs sont invités à planifier judicieusement leurs dépenses plutôt que de céder à la panique.