Procès historique : Le consultant derrière les appels automatisés imitant Biden par IA comparaît au New Hampshire
Un consultant politique accusé d'avoir orchestré des appels automatisés générés par IA imitant la voix du président Joe Biden a comparu jeudi devant le tribunal du New Hampshire. Steven Kramer, confronté à des décennies de prison pour suppression d'électeurs et imitation de candidat, a admis avoir commandité ces messages envoyés à des milliers d'électeurs deux jours avant les primaires du 23 janvier 2024.
Lors des déclarations d'ouverture, le procureur adjoint Brendan O'Donnell a qualifié cette affaire d'«attaque flagrante contre l'intégrité des primaires présidentielles». Les messages, utilisant la phrase fétiche de Biden «What a bunch of malarkey», suggéraient aux électeurs de «conserver leurs votes pour novembre».
Kramer, propriétaire d'une firme spécialisée dans la mobilisation électorale, affirme avoir voulu alerter sur les dangers de l'IA. Il a payé 150$ à un magicien de La Nouvelle-Orléans pour créer l'enregistrement. «Je suis peut-être un méchant aujourd'hui, mais j'ai agi pour une démocratie meilleure», a-t-il déclaré à l'AP.
Le procès soulève des questions complexes sur la validité des primaires du New Hampshire, que le Comité national démocrate (DNC) avait initialement boycottées. Bien que le juge ait rejeté la requête des procureurs d'exclure ce contexte, elle a reconnu que les primaires s'étaient bien tenues conformément à la loi.
La défense argue que Kramer n'a fait qu'exprimer son opinion sur la décision du DNC. «La véritable attaque contre vos primaires vient du DNC, pas de mon client», a plaidé l'avocat Thomas Reid. Kramer risque 11 chefs d'accusation, chacun punissable de sept ans de prison.
Les témoins ont décrit leur indignation face à ces appels, bien qu'aucun n'ait renoncé à voter. L'affaire survient dans un contexte national de débat sur la régulation de l'IA en politique, alors que la FCC a infligé à Kramer une amende record de 6 millions de dollars.