Croissance de l'emploi aux États-Unis ralentit alors que l'optimisme s'effrite
La croissance de l'emploi aux États-Unis a ralenti en mai, reflétant une incertitude croissante liée aux politiques économiques. Le taux de chômage est resté stable à 4,2% pour le troisième mois consécutif, masquant une sortie de 625 000 personnes du marché du travail. Cette tendance suggère un déclin de la confiance dans les perspectives d'emploi.
Les révisions à la baisse du ministère du Travail ont révélé que 95 000 emplois de moins avaient été créés en mars et avril que précédemment estimé. Les économistes attribuent ce ralentissement aux incertitudes entourant les droits de douane imposés par l'administration Trump et aux débats politiques sur les réductions fiscales.
Scott Anderson, économiste en chef chez BMO Capital Markets, souligne que 'les fissures dans la résilience du marché du travail commencent à apparaître'. Les créations d'emplois non agricoles ont atteint 139 000 en mai, contre 147 000 en avril (révisé).
Le secteur de la santé a dominé les créations d'emplois avec 62 000 postes, suivi des loisirs et de l'hôtellerie (+48 000). Cependant, les manufactures ont perdu 8 000 emplois, principalement dans la production de machines, impactées par les tarifs douaniers.
Les salaires horaires moyens ont progressé de 0,4% en mai, maintenant une croissance annuelle de 3,9%. Cette hausse salariale pourrait inciter la Réserve fédérale à reporter d'éventuelles baisses de taux d'intérêt.
Le taux d'activité a reculé à 62,4%, avec une baisse particulièrement marquée parmi la population en âge de travailler. Michael Gapen de Morgan Stanley évoque un 'effet dissuasif' des politiques migratoires sur la participation au marché du travail.
Malgré ces signes de faiblesse, les entreprises semblent réticentes à licencier, un facteur qui pourrait stabiliser l'économie à court terme. La Fed devrait maintenir ses taux inchangés lors de sa prochaine réunion, selon les anticipations du marché.