Le Jet de Luxe à 50 Millions de Kristi Noem : Une Dépense Contestable
Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure sous l'administration Trump, fait face à des critiques pour avoir demandé un jet privé de luxe d'une valeur de 50 millions de dollars, financé par le budget des Garde-côtes américains. Cette demande de dernière minute soulève des questions sur les priorités du département, alors que les équipements vieillissants des Garde-côtes nécessitent des mises à jour urgentes.
Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a défendu cette acquisition, arguant que l'avion actuel, un Gulfstream G550 vieux de 20 ans, n'est plus sûr. Tricia McLaughlin, porte-parole du DHS, a déclaré que cet achat était une question de sécurité, comparant la situation à celle des navires et avions des Garde-côtes, également obsolètes.
Cependant, le budget proposé prévoyait déjà plus de 500 millions de dollars pour moderniser la flotte aérienne des Garde-côtes. Des experts et membres du Congrès s'interrogent sur la nécessité de prioriser un jet de luxe pour Noem, connue pour ses déplacements fréquents à des fins médiatiques, plutôt que d'investir dans des équipements essentiels aux missions des Garde-côtes.
Le sénateur Chris Murphy a vivement critiqué cette décision, qualifiant la demande de Noem de "tournée nationale de photos personnelles". Il a souligné que de nombreux équipements des Garde-côtes sont également obsolètes, mais que seul le jet de la secrétaire est prioritaire.
Le DHS n'a pas fourni de détails sur la prise de décision concernant l'achat du Gulfstream 5, ni sur les raisons de ce choix spécifique. Steve Ellis, expert budgétaire, a souligné que si le remplacement d'un avion vieillissant est justifiable, le timing et la nature de cette dépense posent problème.
Les Garde-côtes, qui font face à des pénuries de personnel et à des équipements vieillissants, sont actuellement sans commandant après le limogeage de l'amiral Linda L. Fagan. Un rapport de 2024 a révélé que près de 10% des postes dans l'aviation militaire des Garde-côtes étaient vacants.
Un groupe de sénateurs a récemment demandé à Noem de prioriser le recrutement et la rétention du personnel, face à un déficit de 3 000 membres enrôlés. Ils ont souligné que ces pénuries ont entraîné des interruptions dans des missions cruciales comme les sauvetages en mer et les opérations de police.
Le budget proposé, intitulé "The One, Big, Beautiful Bill Act", alloue la majorité des fonds des Garde-côtes à l'acquisition de nouveaux brise-glaces. Les États-Unis ne disposent actuellement que de trois brise-glaces, tous vieillissants. Le sénateur Roger Wicker plaide depuis des années pour l'expansion de cette flotte, essentielle dans l'Arctique.
Donald Trump a promis une flotte de 48 brise-glaces, évoquant même l'idée d'annexer le Canada. Cependant, le DHS n'a approuvé récemment que la construction d'un seul nouveau brise-glace, le premier en 50 ans.
Steve Ellis a suggéré que les Garde-côtes devraient envisager des options plus économiques, comme l'achat de brise-glaces en Finlande, leader mondial dans ce domaine. Cette controverse survient dans un contexte plus large de remise en question des priorités budgétaires de l'administration Trump, souvent accusée de privilégier le confort des élites au détriment des besoins essentiels des agences fédérales.