Les droits de douane de Trump réduiraient les déficits américains de 2 800 milliards de dollars sur 10 ans, mais rétréciraient l'économie, selon le CBO
Le plan de droits de douane du président Donald Trump réduirait les déficits américains de 2 800 milliards de dollars sur une période de 10 ans, tout en rétrécissant l'économie, augmentant l'inflation et réduisant le pouvoir d'achat des ménages, selon une analyse du Congressional Budget Office (CBO) publiée mercredi.
L'analyse du CBO, détaillée dans une lettre adressée aux dirigeants démocrates du Congrès, prévoit que les ménages américains achèteraient finalement moins aux pays frappés par ces droits de douane. Les tarifs augmenteraient le taux d'inflation annuel moyen de 0,4 point de pourcentage en 2025 et 2026.
Le modèle du CBO suppose que les droits de douane, annoncés par décret entre janvier et mai, resteraient permanents. Cependant, un tribunal fédéral a depuis rejeté ces tarifs, invoqués par Trump en vertu d'une loi sur les pouvoirs d'urgence. Une cour d'appel a permis à l'administration de continuer à percevoir ces droits pendant les procédures.
Les estimations du CBO confirment d'autres modèles économiques : une réduction du déficit de 2 800 milliards de dollars sur 10 ans se ferait au prix d'une baisse globale de la richesse des ménages et d'un rétrécissement de l'économie, avec une réduction du PIB de 0,06 point de pourcentage par an. Le modèle Penn-Wharton prévoyait quant à lui une baisse du PIB à long terme de 6% et des salaires de 5%.
Le CBO souligne toutefois que ses estimations sont "sujettes à une incertitude importante", notamment parce que l'administration pourrait modifier la mise en œuvre de ces politiques tarifaires. Trump a en effet souvent annoncé des changements ou des pauses dans ses plans tarifaires sur les réseaux sociaux.
En avril, il a déclaré reporter ses droits de douane pour la plupart des pays pendant 90 jours, tout en augmentant les taxes sur les importations chinoises à 125%. La semaine dernière, il a annoncé une hausse des droits sur les importations d'acier et d'aluminium à 50%, une mesure qui devrait peser sur les entreprises et augmenter encore les prix pour les consommateurs. Ces tarifs de 50% sont entrés en vigueur mercredi.
Parallèlement, l'OCDE a prévu mardi que l'économie américaine, la plus grande au monde, ralentirait sa croissance à seulement 1,5% en 2026. La Maison Blanche n'a pas répondu à une demande de commentaire de l'Associated Press.