Comment l'OTAN mise sur les startups pour devancer ses rivaux technologiques
La guerre se redéfinit par la technologie. Des drones en essaim remplacent les soldats, l'IA détecte les menaces plus vite que les espions, et les cyberattaques perturbent les infrastructures sans tirer un seul coup de feu. Pour se préparer aux batailles de demain, l'OTAN se tourne vers les startups. En juin 2023, l'Alliance a lancé DIANA, une initiative finançant et facilitant l'innovation dans la défense. À travers un réseau de plus de 200 accélérateurs et centres d'essais, DIANA rassemble universités, industries et gouvernements pour collaborer avec les startups sur de nouvelles capacités militaires. Jyoti Hirani-Driver, ancienne conseillère en politique antiterroriste pour le gouvernement britannique, dirige cette initiative en tant que COO de DIANA depuis l'année dernière. Sa mission : trouver des technologies à double usage, utiles tant aux militaires qu'aux civils dans les 32 pays membres de l'OTAN, et les déployer avant que les adversaires ne le fassent.
Lors de la conférence TNW le 19 juin, Hirani-Driver partagera sa vision de l'essor des technologies de défense. Elle souligne l'importance des innovations duales, capables de percer sur les marchés civils avant d'être adaptées à un usage militaire. Pour les startups, accéder au marché de la défense reste complexe, dominé par de grands groupes aux processus d'intégration lents. DIANA vise à simplifier cette transition en offrant financement, mentorat et accès à des centres de tests spécialisés, comme le CR14 en Estonie, où la startup britannique Goldilock a testé une solution de isolation physique des réseaux critiques.
Hirani-Driver insiste : l'atout majeur de DIANA n'est pas le financement (100 000 € par startup), mais l'accès à un écosystème stratégique. Des entreprises comme Astrolight (communication laser sécurisée) ou Lobster Robotics (drones sous-marins) illustrent déjà le potentiel de ce modèle. Avec de nouveaux défis lancés cet été, DIANA élargira ses domaines d'intervention, renforçant ainsi l'avantage technologique de l'OTAN face à des rivaux de plus en plus agiles.