Scandale dans la tech : une startup "IA" valorisée à 1,5 milliard $ s'effondre après la révélation de 700 ingénieurs jouant les bots
Builder.ai, une startup britannique présentée comme pionnière de l'intelligence artificielle, a brutalement fait faillite après la révélation choquante que sa technologie reposait sur 700 développeurs humains simulait des bots.
Depuis 2016, la société promettait aux entreprises de créer des applications avec un minimum de code grâce à une "IA révolutionnaire". En réalité, le travail était effectué manuellement par une armée de développeurs indiens. La supercherie a duré huit ans avant d'être exposée.
La startup avait pourtant séduit des investisseurs prestigieux comme Microsoft et l'Autorité d'Investissement du Qatar (QIA), levant plus de 450 millions $. Son partenariat avec Microsoft et un financement de 250 millions $ du QIA en 2022 avaient fait d'elle une licorne prometteuse.
Le scandale a éclaté lorsque Linas Beliūnas, directeur de Zero Hash, a révélé l'absence totale d'IA réelle. "Incroyable : une licorne IA de 1,5 milliard $ s'effondre car son 'IA' n'était que des développeurs indiens jouant les bots", a-t-il tweeté.
La crise s'est accélérée quand Viola Credit, principal créancier, a retiré 37 millions $ sur les 50 millions $ prêtés en 2023, ne laissant que 5 millions $ à la société. Cette décision a paralysé les opérations et empêché le paiement des salaires.
Des auditeurs avaient été dépêchés suite à des signalements d'employés sur des chiffres de ventes gonflés lors de présentations aux investisseurs. Le PDG Manpreet Ratia, qui avait remplacé le fondateur Sachin Dev Duggal, a licencié la majorité des effectifs début 2024.
Builder.ai a déposé son bilan aux États-Unis, Royaume-Uni, Singapour, Émirats Arabes Unis et Inde. Dans un communiqué LinkedIn, la direction a reconnu "l'incapacité à surmonter des défis historiques" tout en promettant de soutenir employés et clients.
Le QIA apparaît comme le principal perdant de cette escroquerie technologique qui soulève des questions sur les contrôles dans l'écosystème des startups IA. L'affaire pourrait avoir des répercussions juridiques pour les dirigeants accusés de fraude aux investisseurs.