Qui paierait la « taxe de représailles » américaine sur les étrangers ? D'abord les investisseurs étrangers... puis les Américains
La controverse a commencé, comme souvent, avec la France. Dans les années 1930, des membres du Congrès américain se plaignaient des « nations à travers le monde qui ne sont pas particulièrement amicales envers l'Oncle Sam sur le plan commercial ». Il s'agissait principalement de la puissance européenne, qui avait retardé la ratification d'un traité fiscal et imposait doublement les Américains entre-temps. En 1934, pour inciter les décideurs français à accélérer le processus, le Congrès a adopté une disposition désormais connue sous le nom de Section 891. Elle accordait au président le pouvoir de doubler les taxes pour les citoyens et entreprises des pays qu'il jugeait trop imposants envers les Américains.
Cette mesure, initialement conçue comme une arme de négociation, pourrait aujourd'hui avoir des conséquences inattendues. Les investisseurs étrangers seraient les premiers touchés, mais les répercussions finiraient par se répercuter sur les citoyens et entreprises américaines. L'histoire montre que les guerres fiscales internationales finissent souvent par nuire à toutes les parties impliquées.
Le contexte actuel rappelle étrangement les tensions des années 1930. Alors que les États-Unis envisagent de nouvelles mesures protectionnistes, la question se pose : ces tactiques coercitives fonctionneront-elles, ou ne feront-elles qu'aggraver les relations commerciales déjà tendues ? L'exemple historique français suggère que les représailles fiscales pourraient s'avérer contre-productives à long terme.