L'administration Trump met fin à plus de 100 études sur le climat : une attaque sans précédent contre la science
L'administration Trump a mis un terme aux subventions de la National Science Foundation (NSF) pour plus de 100 projets de recherche liés au changement climatique. Cette décision s'inscrit dans une campagne plus large visant à réduire drastiquement le financement fédéral des scientifiques et des institutions étudiant les risques croissants d'un monde en réchauffement. Les projets affectés incluent des travaux sur les carburants propres, les émissions de méthane, les impacts disproportionnés des vagues de chaleur et de la montée des eaux sur les communautés marginalisées, ainsi que la transition énergétique.
Selon une analyse de la base de données GrantWatch et de la liste des subventions annulées par la NSF, ces coupures priveront les chercheurs de dizaines de millions de dollars. La NSF, l'une des principales sources de financement de la recherche universitaire aux États-Unis, voit ainsi son rôle considérablement affaibli dans le développement des sciences climatiques et des énergies propres.
Daniel Schrag, codirecteur du programme de politique scientifique et technologique à Harvard, estime que l'objectif de l'administration Trump est d'éliminer totalement le financement de la recherche sur le climat. La NSF justifie ces annulations par un réalignement des priorités, excluant les projets liés à la diversité, l'équité et l'inclusion (DEI), la justice environnementale et la désinformation.
Cependant, des projets sans lien apparent avec ces critères, comme des recherches sur les catalyseurs, ont également été supprimés. Beaucoup y voient une tentative délibérée de saper les universités et d'étouffer les résultats scientifiques contraires aux positions politiques de l'administration. Plusieurs États et universités, dont Harvard et le MIT, ont intenté des actions en justice contre ces décisions.
GrantWatch révèle que 118 projets climatiques, représentant plus de 100 millions de dollars, ont été annulés. Près de la moitié des fonds avaient déjà été engagés. Les chercheurs dénoncent un 'vol envers le peuple américain', soulignant que ces coupures compromettent le leadership scientifique des États-Unis.
Les conséquences sont déjà palpables. À Harvard, des chercheurs comme Daniel Nocera se retrouvent sans financement. Le projet de mise à jour du modèle climatique Community Earth System Model, crucial pour la compréhension des interactions chimie-climat, a également été interrompu.
Les communautés marginalisées, déjà vulnérables aux effets du changement climatique, seront les plus touchées. Le programme CLIMATE Justice Initiative de l'Université de Californie à Irvine, visant à former une nouvelle génération de chercheurs diversifiés, a perdu 4 millions de dollars.
Les scientifiques redoutent des coupes budgétaires encore plus sévères dans les prochaines années, menaçant des programmes essentiels comme les observatoires océaniques et atmosphériques. Certains envisagent même de quitter le domaine, craignant un exode des talents et un déclin irréversible de la recherche climatique américaine.