L'industrie cinématographique de Hollywood en Californie : un avenir incertain face à l'exode des productions
Los Angeles — Pendant des années, Phil Mangano a bien vécu de son métier de monteur pour le cinéma et la télévision à Los Angeles. "C'était travail sur travail", confie-t-il à CBS News. Mais après les longues grèves des scénaristes et acteurs en 2023, la production s'est arrêtée net. La Californie a perdu environ 40 000 emplois dans le secteur cette année-là, selon le Bureau américain des statistiques du travail.
Malgré la fin des grèves, la reprise tarde à venir. La production télévisuelle dans le Grand Los Angeles a chuté de 58% depuis son pic en 2021, selon FilmLA, l'organisme chargé des autorisations de tournage. Le nombre de jours de tournage est passé de 18 560 en 2021 à seulement 7 716 en 2024.
"C'est une situation de triage. Le patient est en train de mourir et il faut le ranimer", analyse Matthew Belloni, expert du show-business pour Puck News. Il explique que les productions hollywoodiennes se délocalisent vers d'autres États américains et pays étrangers offrant des incitations fiscales attractives, parfois jusqu'à 40% de remise.
Le gouverneur Gavin Newsom propose de doubler les crédits d'impôt annuels pour le cinéma, les faisant passer de 330 à 750 millions de dollars. Mais certains doutent que cette mesure suffise à inverser la tendance après trente ans de déclin progressif.
En attendant, des milliers de professionnels comme Mangano survivent tant bien que mal. "J'ai postulé chez Costco", révèle-t-il, ajoutant qu'il ne pourra pas tenir très longtemps sans travail dans son domaine. Le sort de toute une industrie - et de ceux qui en vivent - se joue actuellement en Californie.