Trump envoie un message inquiétant aux juges conservateurs selon les éditorialistes du WSJ
Donald Trump a vivement réagi après une défaite judiciaire dans un dossier de droits de douane examiné par la Cour américaine du commerce international. Sa diatribe sur Truth Social a été qualifiée d'«incompréhensible» par un expert juridique. Le comité éditorial du Wall Street Journal, conservateur, a ensuite enfoncé le clou, soulignant que le président semblait «envoyer un message» à un large éventail de juges conservateurs, dont deux à la Cour suprême. Un message qui pourrait se révéler contre-productif.
Cette nouvelle défaite judiciaire a provoqué une attaque de Trump visant Leonard Leo, figure emblématique de l'activisme judiciaire conservateur, et la Federalist Society. Cette organisation a pourtant joué un rôle clé dans la nomination de juges conservateurs par Trump lors de son premier mandat. Selon le WSJ, la sortie de Trump était non seulement malavisée, mais aussi complètement à côté de la plaque.
«C'est ce qu'on appelle un tir ami. M. Trump s'attaque au groupe, et surtout à Leonard Leo, qui ont été essentiels à ses succès en matière de nominations judiciaires lors de son premier mandat», ont écrit les éditorialistes. Ils ont ajouté : «L'ironie, c'est que les nominations de M. Trump à la magistrature fédérale constituent l'un des aspects les plus solides de son héritage.»
L'éditorial note que la colère de Trump, née de sa défaite dans ce dossier très médiatisé, semble à la fois calculée et irréfléchie. Au lieu de se remettre en question, il préfère rejeter la faute sur autrui. Trump garde rancune à la Federalist Society pour ne pas avoir soutenu ses allégations de fraude électorale en 2020, bien que l'organisation ne se soit pas non plus opposée à elles.
Les éditorialistes avertissent que ces attaques contre les conservateurs judiciaires pourraient nuire à son propre programme politique et à son héritage. Ses propos sur les réseaux sociaux font jaser dans les rangs judiciaires et ne lui attirent aucune sympathie. Conséquence : moins de juges prendront leur retraite, de peur d'être remplacés par des partisans sans scrupules. Cela concerne notamment les juges de la Cour suprême Samuel Alito (75 ans) et Clarence Thomas (76 ans).
«Un étrange paradoxe du second mandat de M. Trump est qu'il a oublié une grande partie de ce qui a fait le succès de son premier mandat», concluent les éditorialistes, soulignant que cette attaque contre son propre héritage judiciaire en est la parfaite illustration.