Les lotions corporelles perturbent le nuage potentiellement nocif autour de votre corps
Une étude révèle que les produits de soins personnels comme les parfums et les lotions corporelles suppriment un « champ d'oxydation humaine » potentiellement malsain qui entoure notre corps. Ces travaux, publiés dans Science Advances, montrent que cette zone est créée lorsque les huiles et graisses cutanées réagissent avec l'ozone, un oxydant clé dans les environnements intérieurs.
Cette région proche du corps, où sont présents des composés hautement réactifs appelés radicaux hydroxyle, peut considérablement affecter la qualité de l'air intérieur et l'exposition humaine aux polluants. Les émissions provenant de la cuisine, du nettoyage, de la peinture intérieure, des tapis et des meubles, combinées à l'ozone extérieur, contribuent à ce phénomène.
Les chercheurs ont découvert que les lotions corporelles agissent comme une barrière physique entre l'ozone et le squalène, une huile naturelle de la peau, réduisant ainsi la formation de précurseurs de radicaux hydroxyle. De plus, les solvants à base d'éthanol dans les parfums captent ces radicaux, affaiblissant le champ d'oxydation.
Manabu Shiraiwa, professeur de chimie à l'UC Irvine et co-auteur correspondant, a dirigé la création d'un modèle cinétique chimique multiphase. Son équipe a collaboré avec des chercheurs de Penn State pour modéliser l'accumulation de ces composés réactifs dans les espaces intérieurs.
« Notre approche unique permet de simuler les concentrations chimiques près des humains en milieu intérieur », explique Shiraiwa. Leur modèle avisé reproduit les réactions entre l'ozone, la peau et les vêtements, générant des radicaux hydroxyle et des composés organiques semi-volatils.
Ces résultats ont des implications majeures pour la chimie de l'air intérieur et la santé humaine, car de nombreux polluants sont transformés par ce champ d'oxydation. Jonathan Williams, auteur principal et expert des espèces réactives à l'Institut Max Planck, souligne : « Un canapé neuf est testé pour ses émissions, mais notre corps modifie ces substances en s'asseyant dessus. »
L'étude, financée par la Fondation Alfred P. Sloan, s'inscrit dans le projet international ICHEAR. Elle met en lumière comment les produits cosmétiques atténuent ce processus méconnu mais omniprésent dans notre espace respiratoire.