Commentaire : Target découvre que céder aux opposants à la DEI peut coûter cher, une leçon pour ceux qui s'inclinent devant Trump
Aucune entreprise américaine n'a-t-elle renié un engagement public aussi rapidement que Target ? Le 19 août 2020, lors d'une conférence téléphonique, le PDG de Target, Brian Cornell, avait placé son entreprise à l'avant-garde de la quête de justice raciale et ethnique. Trois mois après le meurtre de George Floyd par le policier Derek Chauvin à Minneapolis, ville où siège Target, Cornell déclarait : "Notre équipe exige avec passion l'équité et la justice pour nos collègues et clients noirs". Il promettait d'utiliser l'influence de Target pour œuvrer en faveur d'une société plus inclusive.
Pourtant, en janvier 2024, Target a fait volte-face. Quatre jours après le début du second mandat de Trump marqué par des décrets anti-diversité, l'entreprise a annoncé la fin de ses objectifs triennaux en matière de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI), ainsi que de son initiative REACH. Elle s'est également retirée des enquêtes sur la diversité et a restructuré son programme pour les fournisseurs minoritaires.
Ce revirement a eu des conséquences tangibles. Lors de la publication des résultats du premier trimestre 2024, Cornell a reconnu que la baisse de 5,7% des ventes comparables était en partie due à la réaction des consommateurs face à ces changements. Des pasteurs noirs ont organisé des boycotts, et la réputation de Target en a pris un coup.
Cette situation n'est pas isolée. D'autres entreprises comme Walmart et Ford ont également reculé sur leurs engagements DEI sous la pression conservatrice. Cependant, certaines, comme Costco, ont résisté. Le juge fédéral Beryl Howell a même qualifié d'inconstitutionnels les décrets de Trump visant les cabinets d'avocats pro-DEI.
L'article souligne l'opportunisme des entreprises qui, en cédant aux pressions politiques, perdent à la fois leurs principes et leurs clients. Target en est l'exemple frappant : après avoir fait de la DEI un pilier de son identité, son revirement lui a coûté cher, montrant que l'abandon des valeurs peut être aussi mauvais pour les affaires que pour la réputation.