France : Vers la légalisation de l'aide médicale à mourir pour les patients en fin de vie
Le 28 mai, les députés français ont voté en faveur de la légalisation de l'aide médicale à mourir pour les patients en phase terminale souffrant de douleurs physiques ou psychologiques constantes. Le texte, adopté par 305 voix contre 199 à l'Assemblée nationale après deux semaines de débats, doit encore être examiné par le Sénat avant une seconde lecture à l'Assemblée. La loi ne devrait pas entrer en vigueur avant 2027.
Selon le projet de loi, les patients devront exprimer leur volonté de recourir à une injection létale en pleine possession de leurs facultés mentales, après une période de réflexion de deux jours. Réservée aux citoyens ou résidents légaux de plus de 18 ans, la procédure nécessitera que le patient s'administre lui-même le médicament létal, sauf en cas d'incapacité physique où un professionnel de santé pourra intervenir.
Si la loi est adoptée, la France deviendra le huitième pays de l'Union européenne à autoriser cette pratique. Le président Emmanuel Macron a salué ce vote comme une "étape importante" respectant à la fois les malades en fin de vie et ceux n'ayant pas accès aux soins palliatifs.
Cependant, le texte rencontre une forte opposition dans ce pays majoritairement catholique. Les leaders religieux de différentes confessions ont lancé une campagne commune contre ce qu'ils considèrent comme un "changement radical" de société. Des archevêques français ont dénoncé une "transgression" mettant en danger les membres les plus vulnérables de la société.
Par ailleurs, près de 50% des Français éligibles aux soins palliatifs n'y ont pas accès, selon l'archevêque de Tours. L'opposition d'une partie importante des soignants pourrait également compliquer la mise en œuvre de cette loi.