Corruption dans l'administration Trump : une opération médiatique qui suscite l'inquiétude
Un récent rapport du Financial Times révèle que Trump Media & Technology Group (TMTG), la société médiatique de l'ancien président américain Donald Trump, prévoit de lever 3 milliards de dollars pour investir dans les cryptomonnaies. Cette annonce a ravivé les craintes de conflits d'intérêts et de corruption au sein de son administration.
Selon le FT, TMTG, propriétaire de la plateforme Truth Social, vise à collecter 2 milliards de dollars en capitaux propres et 1 milliard via une obligation convertible. L'entreprise envisagerait également de lancer un fonds négocié en bourse axé sur les cryptomonnaies. Ces projets interviennent après le transfert par Donald Trump de ses parts dans TMTG à une fiducie révocable gérée par son fils aîné, Donald Trump Jr.
Elizabeth Sheppard Sellam, directrice du programme de politique et relations internationales à l'Université de Tours, a dénoncé sur les réseaux sociaux l'opacité de cette structure. « Le plus choquant n'est pas le projet lui-même, mais ceux qui en bénéficient : l'entourage immédiat du président, via une structure opaque, au cœur même de l'administration », a-t-elle déclaré.
Elle a également souligné le rôle central de Donald Trump Jr. dans TMTG et la politique pro-crypto de l'administration Trump, marquée par une fiscalité avantageuse et la promotion des investissements. Donald Trump Jr. et Eric Trump, le deuxième fils de l'ancien président, doivent d'ailleurs intervenir lors de la conférence Bitcoin 2025 à Las Vegas, aux côtés du vice-président JD Vance et d'autres républicains.
« Où s'arrête la politique et où commence les affaires ? », s'interroge Elizabeth Sheppard Sellam. Florian Hollenbach, économiste à la Copenhagen Business School, a quant à lui déploré une corruption flagrante. Ces révélations surviennent quelques jours après un dîner controversé entre Donald Trump et les principaux investisseurs de sa cryptomonnaie, qui a provoqué des manifestations.
L'administration Trump fait également face à des critiques pour avoir dissous une unité du ministère de la Justice chargée d'enquêter sur les acteurs criminels dans l'espace des actifs numériques, une décision prise via un mémorandum rédigé par l'ancien avocat personnel du président.