J'ai acheté le poison en ligne qui a tué mon fils – une facilité dérangeante et à bas prix
Un petit paquet anodin, assez petit pour tenir dans la paume de la main, est arrivé dans la boîte aux lettres de David Parfett à Maidenhead. Mais son contenu était tout sauf inoffensif : un sachet plastique contenant 50 grammes d'une substance blanche mortelle. David, 56 ans, a commandé ce poison pour comprendre comment son fils Tom, 22 ans, avait pu se le procurer si facilement avant de mettre fin à ses jours en octobre 2021.
Tom, décrit par ses parents comme un jeune homme intelligent et bienveillant, luttait contre l'anxiété, l'autisme et des troubles obsessionnels compulsifs. Sa santé mentale s'est détériorée lorsque ses études de philosophie à l'Université de St Andrews ont été perturbées par la pandémie. Il a ensuite découvert des forums en ligne sur le suicide où on lui a indiqué comment se procurer une substance présentée comme indolore et efficace.
David a payé environ 60 dollars canadiens (30 livres sterling) pour recevoir le même poison que Tom avait commandé. Choqué par la facilité de l'achat, il a contacté la police après avoir identifié l'expéditeur : Kenneth Law, un chef canadien qui dirigeait une entreprise vendant ces substances. Malheureusement, comme ces produits étaient légaux au Canada, les autorités ont d'abord déclaré ne rien pouvoir faire.
Un journaliste du Times a ensuite mené une enquête sous couverture, enregistrant Law affirmant avoir envoyé ses produits à des centaines de personnes au Royaume-Uni et qualifiant son activité de 'travail de Dieu'. Peu après la publication de l'article, Law a été arrêté et inculpé de 14 meurtres au premier degré et de 14 chefs d'accusation pour aide au suicide. Son procès est prévu pour janvier 2024.
Les enquêteurs estiment que Law a expédié plus de 1 200 'kits de suicide' dans 40 pays, dont le Royaume-Uni. La National Crime Agency (NCA) britannique enquête sur 97 décès potentiellement liés à ces achats en ligne. David, qui a fondé la Thomas William Parfett Foundation pour améliorer la sécurité en ligne, souligne l'importance de sensibiliser les familles aux dangers de ces forums et sites web.
Il conteste également l'affirmation selon laquelle cette substance offre une mort sans douleur, citant des recherches médicales qui prouvent le contraire. 'C'est une mort atroce', insiste-t-il, dénonçant l'immoralité de ceux qui profitent de la vulnérabilité des personnes en détresse. Pour David, il est crucial que les plateformes en ligne assument leur responsabilité et que les gouvernements renforcent la réglementation.
Si vous ou un proche êtes en détresse, des ressources sont disponibles : les Samaritans (116 123) et PAPYRUS (0800 068 4141) offrent un soutien 24h/24. David espère que son combat évitera à d'autres familles de vivre le même cauchemar. 'Tom aurait pu être sauvé s'il n'avait pas trouvé ce poison en ligne', conclut-il, la voix brisée par le chagrin.