La CFPB voulait exclure les dettes médicales des rapports de crédit. Le gouvernement Trump a tout changé
Un juge fédéral du Texas a reporté à deux reprises l'entrée en vigueur d'une règle visant à exclure les dettes médicales des rapports de crédit. Initialement prévue pour le 15 mars, cette mesure est désormais repoussée au 28 juillet. Cette décision intervient dans un contexte de bataille judiciaire entre les groupes de l'industrie du crédit et le Bureau de protection financière des consommateurs (CFPB).
David Deeds, un homme de 62 ans endetté à cause de traitements contre le cancer, espère que cette règle lui permettra d'améliorer sa situation financière. La mesure, finalisée en janvier sous l'administration Biden, aurait bénéficié à 15 millions d'Américains en effaçant 49 milliards de dollars de dettes médicales.
Mais sous la nouvelle direction nommée par Trump, le CFPB a non seulement abandonné cette position, mais s'est aussi joint aux plaignants qui tentent de bloquer la règle. Le juge Sean Jordan devrait rendre une décision définitive d'ici mi-juin.
Pour Deeds, dont le score de crédit a chuté à cause de dettes médicales, cette règle représentait une bouée de sauvetage. 'Mon crédit est essentiel pour trouver un logement, un emploi et éviter de me retrouver à la rue', a-t-il déclaré dans une attestation.
Les groupes de l'industrie du crédit affirment que l'exclusion des dettes médicales priverait les prêteurs d'informations cruciales. 'Cela empêcherait une évaluation juste de la capacité de remboursement', explique Dan Smith de la Consumer Data Industry Association.
Des défenseurs des consommateurs sont intervenus pour soutenir la règle. Jennifer Wagner du National Consumer Law Center souligne que le CFPB a mené des études approfondies avant de finaliser cette mesure. Une étude de 2024 a montré que les dettes médicales sont moins prédictives du risque de crédit.
Certains États comme la Californie et New York ont déjà interdit l'inclusion des dettes médicales dans les rapports de crédit. Une règle fédérale uniformiserait la situation à l'échelle nationale, selon Wagner.
Pour les emprunteurs, chaque point compte. Sarah Chenven de Working Credit explique qu'un score inférieur à 600 limite l'accès à des produits financiers non prédateurs. 'La différence entre 5% et 25% sur un prêt auto peut représenter des centaines de dollars par mois', précise-t-elle.
La décision du juge Jordan, attendue pour le 11 juin, pourrait donc avoir un impact majeur sur des millions d'Américains.