Exode massif chez Meta : la majorité de l'équipe originale du modèle Llama rejoint des concurrents
Meta subit une fuite majeure de talents en intelligence artificielle alors que 11 des 14 créateurs originaux du modèle Llama ont quitté l'entreprise, beaucoup rejoignant des rivaux comme Mistral. Ce départ soulève des questions sur la capacité d'innovation de Meta et sa position concurrentielle dans la course à l'IA.
L'initiative Llama de Meta, pierre angulaire de sa stratégie d'IA open-source, est confrontée à un défi de taille. Selon un rapport de Business Insider, 11 des 14 auteurs du document fondateur de Llama ont déjà quitté la société. Cette hémorragie de talents intervient alors que Meta peine à finaliser son plus grand modèle d'IA, Behemoth, et que ses derniers modèles Llama 4 reçoivent un accueil mitigé.
Parmi les départs notables, les anciens architectes de Llama chez Meta, Guillaume Lample et Timothée Lacroix, ont cofondé Mistral AI à Paris. Cinq auteurs du document original ont rejoint cette startup française, signalant un affaiblissement potentiel du pipeline d'innovation de Meta dans le domaine open-source.
Les autres talents se sont dispersés chez des acteurs majeurs de l'IA : Naman Goyal a rejoint Thinking Machines Lab, Aurélien Rodriguez chez Cohere, Eric Hambro chez Anthropic, Armand Joulin chez Google DeepMind, Gautier Izacard chez Microsoft AI, et Edouard Grave au laboratoire Kyutai.
Au plus haut niveau de la recherche en IA chez Meta, Joëlle Pineau, qui dirigeait le groupe FAIR depuis huit ans, a annoncé son départ en avril. Son remplaçant, Robert Fergus, cofondateur de FAIR, revient après cinq ans chez Google DeepMind, illustrant la mobilité des talents dans ce secteur.
Ces changements surviennent alors que Meta réorganise ses activités et fait face à des défis juridiques, notamment un procès pour violation de droits d'auteur concernant les données d'entraînement de Llama. Le juge Vince Chhabria a remis en question la défense de "fair use" de Meta lors d'une audience récente.
Malgré ces défis, Meta poursuit ses ambitions en IA, ayant présenté son API Llama lors de l'événement LlamaCon en avril. Mark Zuckerberg a même prédit que d'ici un an, la moitié du développement chez Meta pourrait être réalisée par l'IA plutôt que par des humains.
La capacité de Meta à maintenir son leadership dans l'IA open-source sans son équipe fondatrice reste cependant une question ouverte, alors que des concurrents comme DeepSeek et Qwen d'Alibaba gagnent du terrain.