PCOS et médicaments GLP-1 : une révolution thérapeutique ? Ce qu'il faut savoir
Les médicaments GLP-1, initialement approuvés pour la gestion du poids, suscitent un engouement croissant pour soulager les symptômes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Cet article explore comment ces traitements pourraient briser le cercle vicieux entre prise de poids et déséquilibres hormonaux.
Natalie Nirchi a vu ses symptômes de SOPK s'aggraver après son deuxième accouchement. Prise de kilos, douleurs articulaires et insomnies la handicapaient au quotidien. Son endocrinologue lui a prescrit un médicament GLP-1 qui a non seulement facilité sa perte de poids, mais aussi régulé son cycle menstruel et amélioré son bien-être général.
Plusieurs études suggèrent que les GLP-1 (comme le sémaglutide et le tirzepatide) pourraient aider les patientes SOPK en surpoids. Une enquête récente menée auprès de 1700 femmes montre que 64% ont retrouvé des cycles réguliers sous traitement. Ces médicaments agissent sur la résistance à l'insuline, un problème clé du SOPK.
Le SOPK se caractérise par une production excessive d'androgènes qui perturbe l'ovulation. Jusqu'à 70% des patientes développent une résistance à l'insuline, explique le Dr Christina Boots. Ce mécanisme entraîne à la fois une prise de poids et une aggravation des symptômes hormonaux, créant un cercle vicieux.
Les GLP-1 semblent briser ce cycle en améliorant la sensibilité à l'insuline et en régulant l'appétit. Le Dr Kerry Krauss souligne leur action sur le cerveau, réduisant les fringales constantes que connaissent beaucoup de patientes SOPK. Perdre du poids permet ensuite de diminuer la production d'androgènes.
Shealy Long, patiente SOPK, a perdu 45 kg sous Mounjaro tout en voyant ses symptômes s'améliorer. 'Le plus important a été la disparition de cette obsession constante pour la nourriture', témoigne-t-elle. Son taux d'A1C (marqueur du diabète) s'est également normalisé.
Les médecins mettent cependant en garde contre certains effets secondaires gastro-intestinaux. Ces médicaments ne conviennent pas aux femmes enceintes et leur prescription reste hors AMM pour le SOPK. Le Dr Basma Faris insiste sur l'importance d'accompagner le traitement par une alimentation équilibrée et de l'exercice.
Bien que prometteurs, les GLP-1 ne sont pas une solution universelle pour le SOPK. Leur efficacité chez les patientes sans surpoids reste à prouver. Les professionnels espèrent néanmoins une future autorisation spécifique pour le SOPK, qui faciliterait leur accès et leur remboursement.
Pour Natalie Nirchi, aujourd'hui sous Zepbound, ces médicaments ont changé sa vie : 'Je peux enfin me concentrer sur ma journée sans être handicapée par mes symptômes'. Une lueur d'espoir pour les millions de femmes touchées par cette pathologie complexe.