Premier vol mondial d'un moteur-fusée à détonation rotative... peut-être
Dans ce qui pourrait être une première mondiale, Venus Aerospace a réussi le premier vol américain d'un moteur-fusée à détonation rotative (RDRE), utilisant des explosions supersoniques pour créer une poussée. Ce moteur pourrait propulser de futurs véhicules hypersoniques. Le test a eu lieu le 14 mai 2025 à Spaceport America, près du White Sands Missile Range au Nouveau-Mexique.
La difficulté à confirmer ce record tient aux essais similaires menés par l'Agence japonaise d'exploration aérospatiale (JAXA) en 2021 et 2024. Cependant, les tests japonais concernaient des fusées-sondes lancées dans l'espace, tandis que le RDRE américain a fonctionné dans l'atmosphère lors du décollage et du vol.
Ce test s'inscrit dans le développement par Venus Aerospace d'un véhicule hypersonique capable d'atteindre Mach 6. Le système combine un RDRE et un statoréacteur, avec comme pièce maîtresse le moteur VDR2 dévoilé l'an dernier. Ce statoréacteur fonctionne sans pièces mobiles, utilisant la vitesse du véhicule pour comprimer l'air entrant.
Le défi technique réside dans le contrôle de l'admission d'air via un cône interne qui ralentit le flux à des vitesses subsoniques. Un problème persiste : le statoréacteur nécessite une vitesse initiale élevée, généralement obtenue par une fusée auxiliaire ou un largage depuis un avion rapide.
Le RDRE, concept des années 1980, résout ce problème. Ce moteur cylindrique crée une onde de choc supersonique circulaire qui comprime le propergol non brûlé, produisant une poussée efficace. Combiné au statoréacteur, il permet un véhicule hypersonique capable de décoller conventionnellement.
Le test du 14 mai n'impliquait pas encore ce système hybride complet. Lancé quasi-verticalement pour simplifier l'opération, il visait à valider la technologie en conditions réelles. Un drone intégrant le VDR2 est prévu pour fin 2025.
L'objectif ultime est d'alimenter le Stargazer M4, un avion de passagers réutilisable capable de Mach 4. "C'est le résultat de cinq ans de travail", a déclaré Sassie Duggleby, PDG de Venus Aerospace, soulignant que cette technologie fonctionne désormais en vol réel, pas seulement en simulation.