Loi sur l'Équité Numérique menacée : Trump qualifie le programme de 'raciste' et agit pour y mettre fin
La Loi sur l'Équité Numérique, conçue pour réduire la fracture numérique aux États-Unis, est désormais dans le collimateur de l'administration Trump. Ce programme de 2,75 milliards de dollars, initialement approuvé avec un soutien bipartisan, finançait des cours, distribuait des ordinateurs portables et soutenait divers projets d'inclusion numérique. Le président Trump l'a récemment qualifié de 'RACISTE et ILLÉGAL' sur sa plateforme Truth Social, annonçant son intention d'y mettre fin.
Dans des États comme l'Iowa, la Caroline du Nord, l'Oregon et l'Alabama, ce programme a permis de fournir des ordinateurs aux zones rurales, d'aider les sinistrés après l'ouragan Helene et d'enseigner les bases du numérique aux personnes âgées. Angela Siefer, directrice de la National Digital Inclusion Alliance, exprime sa déception : 'Le fossé numérique ne se limite pas à l'accès physique à Internet, mais aussi à la capacité de l'utiliser pour ses besoins quotidiens.'
Le terme 'équité' dans le nom du programme semble avoir déclenché la réaction de Trump, dont l'administration supprime activement les initiatives liées à la diversité et à l'inclusion. Pourtant, la loi ne mentionne explicitement la race que deux fois, dans des contextes généraux d'égalité d'accès. La sénatrice démocrate Patty Murray dénonce cette décision : 'C'est insensé de priver les élèves ruraux de hotspots ou d'ordinateurs simplement à cause d'un mot.'
À Portland, des résidents comme Brandon Dorn, 63 ans, bénéficient des cours de Free Geek pour maîtriser les bases informatiques. 'Tout passe par l'ordinateur aujourd'hui', explique-t-il. Juan Muro, directeur de Free Geek, craint que la fin du financement ne paralyse ces initiatives essentielles. De même, en Caroline du Nord, Sara Nichols s'inquiète pour les communautés déjà touchées par les catastrophes naturelles.
Selon le Pew Research Center, plus de 20 % des Américains n'ont pas accès à Internet haut débit à domicile (27 % en zone rurale). Les 'navigateurs numériques', financés par cette loi, aidaient les novices à se familiariser avec le monde en ligne. 'Cette loi était un premier pas pour résoudre ce problème crucial', souligne Siefer. Malgré les critiques de Trump, beaucoup s'interrogent : qui refuserait que les seniors évitent les arnaques en ligne ou que les vétérans consultent leur médecin à distance ?