AMD face à un défi inattendu : un fabricant chinois contourne les règles en intégrant des processeurs Ryzen AI dans des serveurs au lieu des EPYC
Minisforum, un fabricant chinois, vient de dévoiler un serveur rack révolutionnaire équipé de processeurs Ryzen AI Max+ 395, une décision qui pourrait bouleverser la stratégie d'AMD. Ce système, baptisé MS-S1 Max, est présenté comme une solution compacte et efficace pour le déploiement de l'IA, mais il s'écarte des normes établies en utilisant des puces mobiles plutôt que des processeurs EPYC conçus pour les serveurs.
Le MS-S1 Max, avec son format 2U et son design tout-en-un, promet de révolutionner les workflows d'IA grâce à son efficacité énergétique et son coût réduit. Cependant, ce choix technique pose problème pour AMD, car il brouille les frontières entre ses gammes grand public et professionnelle. Les Ryzen AI, bien que performants, ne sont pas conçus pour les charges de travail serveur intensives et manquent de fonctionnalités critiques comme la mémoire ECC.
Minisforum met en avant les avantages du MS-S1 Max pour les petites entreprises, les universités et les startups en IA, grâce à ses capacités graphiques intégrées et son NPU dédié à l'IA. Mais cette approche pourrait nuire à la segmentation produit soigneusement orchestrée par AMD, où les EPYC, plus chers et plus robustes, dominent le marché des serveurs.
AMD se retrouve ainsi face à un dilemme : tolérer cette utilisation détournée de ses puces au risque de cannibaliser ses ventes EPYC, ou imposer des restrictions pour préserver sa stratégie. Le MS-S1 Max devrait être commercialisé dans le second semestre de cette année, laissant à AMD peu de temps pour réagir.