Un faucon urbain utilise intelligemment les feux piétons pour chasser en ville
Une récente étude a révélé une adaptation urbaine surprenante chez un rapace : un jeune faucon de Cooper utilise les signaux piétons pour optimiser ses chasses dans un quartier animé. Vladimir Dinets, professeur assistant à l'Université du Tennessee et auteur de l'étude, a observé ce comportement chez Accipiter cooperii en accompagnant sa fille à l'école.
À une intersection, les voitures d'une rue secondaire ne devaient normalement attendre que 30 secondes au feu rouge. Mais lorsqu'un piéton actionnait le bouton de traversée, le feu rouge durait 90 secondes, créant un embouteillage jusqu'à une maison où une famille mangeait régulièrement en extérieur. "Ils ne jetaient pas intentionnellement de la nourriture, mais avec plusieurs enfants, des miettes de pain finissaient sur la pelouse", explique Dinets à Mongabay.
Ces miettes attiraient chaque matin un petit groupe d'oiseaux : moineaux domestiques, tourterelles tristes et étourneaux européens. Un jeune faucon affamé a remarqué ce garde-manger improvisé. L'oiseau de proie a associé le son du signal piéton à la formation d'un embouteillage masquant son approche, selon les observations de Dinets.
Le faucon se postait dans un arbre avant même que la file de voitures ne se forme, démontrant une compréhension du processus. "Il doit avoir une carte mentale de toute la zone, comprendre le lien entre le signal sonore et les voitures, et planifier son attaque", s'émerveille le chercheur. Cette observation souligne l'intelligence adaptative de ces rapaces en milieu urbain.
D'autres espèces aviaires exploitent l'environnement bâti : certains charognards surveillent les routes pour trouver des animaux écrasés, des passereaux collectent des insectes morts sur les voitures, et des éperviers européens poussent leurs proies dans des rues sans issue. Pourtant, les villes restent dangereuses pour les oiseaux, avec les chats, les voitures et les collisions potentielles.
"Mon observation montre que les faucons de Cooper survivent et prospèrent en ville, en partie grâce à leur intelligence remarquable", conclut Dinets. Ces rapaces urbains développent des stratégies sophistiquées pour tirer parti des particularités de leur environnement anthropisé.