Un crâne découvert sur une plage du New Jersey lié à un naufrage du XIXe siècle : l'énigme enfin résolue
Pendant près de 30 ans, les restes humains éparpillés sur plusieurs plages du New Jersey sont restés un mystère. Aujourd'hui, grâce aux progrès de la génétique et à des recherches historiques minutieuses, l'identité de "Scattered Man John Doe" a enfin été révélée : il s'agit du capitaine Henry Goodsell, disparu dans un naufrage en 1844.
En 1995, un crâne mystérieux s'échoue sur une plage de Longport, dans le New Jersey. Quatre ans plus tard, d'autres fragments osseux sont découverts à moins de trois kilomètres de là, à Margate. Il faudra attendre encore 14 ans pour que d'autres restes squelettiques apparaissent à Ocean City, à huit kilomètres supplémentaires.
Pendant trois décennies, les experts médico-légaux et les forces de l'ordre n'ont pu identifier cet individu surnommé "Scattered Man John Doe". La percée est venue lorsque la police de l'État du New Jersey a sollicité le Centre de généalogie génétique investigative du Ramapo College en 2023.
Les étudiants de Ramapo ont envoyé des échantillons osseux à Intermountain Forensics, une organisation à but non lucratif spécialisée dans l'identification des personnes disparues. Les analyses génétiques ont retracé une lignée remontant aux années 1600 dans les comtés de Litchfield et Fairfield, au Connecticut.
Parallèlement, les chercheurs ont examiné les archives des naufrages survenus au large du New Jersey. Deux articles de journaux datés des 20 et 24 décembre 1844 ont retenu leur attention, relatant le naufrage du schooner Oriental lors d'une tempête hivernale.
Selon le York Democratic Press, le navire avait quitté Bridgeport (Connecticut) pour Philadelphie avec 60 tonnes de marbre destinées au Girard College. Le capitaine Henry Goodsell et ses quatre membres d'équipage périrent tous, bien qu'un seul corps - celui de John Keith - fut retrouvé et enterré à l'époque.
En approfondissant l'arbre généalogique de Goodsell, les étudiants ont identifié un arrière-arrière-petit-enfant vivant. Un échantillon ADN prélevé le 7 mars 2025 a confirmé de manière définitive l'identité des restes comme étant ceux du capitaine disparu depuis 181 ans.
Le colonel Patrick Callahan, surintendant du NJSP, a salué cette avancée : "Pouvoir apporter des réponses aux familles, même des générations plus tard, montre jusqu'où la science et la persévérance peuvent nous mener". Ce cas marque le 92e succès du Centre de généalogie génétique de Ramapo, et l'un des plus anciens jamais résolus par cette méthode.