Pourquoi la dégradation de Moody's met ce duo de dividendes en humeur haussière
Comme vous l'avez sans doute entendu, Moody's a dégradé la dette américaine le week-end dernier. La panique boursière qui a suivi n'a duré qu'une heure de trading environ. Pourquoi cette réaction si éphémère ? Parce que cette annonce relève du sensationnalisme sans substance. L'impact pratique de cette dégradation pour les principaux détenteurs de Treasuries – banques et fonds de pension – est nul. Les Treasuries conservent leur statut de collatéral de premier choix, permettant aux banques de continuer à les utiliser comme levier. Les T-bills restent aussi liquides que de l'argent comptant pour les réserves bancaires, exactement comme avant la dégradation. Aucun besoin de chercher désespérément de nouveaux actifs garantis. Et les Treasuries gardent leur notation investment-grade, ce qui signifie que les fonds de pension n'ont aucune obligation de réallocation. Pour les grandes institutions financières, c'est le 'business as usual' malgré les gros titres alarmistes. Bien sûr, le déficit fédéral est colossal et improbablement remboursable en termes réels (ajustés de l'inflation). Un détail crucial : les créanciers seront remboursés nominalement, mais avec des dollars dévalués par l'inflation. Les 36 000 milliards de dollars dus aux détenteurs de Treasuries seront donc remboursés en valeur nominale (incluant l'inflation), pas en valeur réelle. Les créanciers recevront bien le montant prêté plus les intérêts, mais en monnaie de singe – des dollars érodés qui vaudront moins qu'aujourd'hui. La clé pour investir judicieusement sa retraite ? Diversifier hors du dollar vers des actifs tangibles. Nous en présentons deux aujourd'hui, dont l'un offre un rendement de 8,6% ! Pourquoi cette urgence alors que les États-Unis s'enfoncent dans la dette depuis des décennies ? Parce que nous atteignons le point de rupture. Le fonds de réserve de la Sécurité Sociale devrait passer en territoire négatif d'ici 2030, forçant le gouvernement à puiser dans les recettes générales. Croire que des coupes budgétaires (DOGE) sauveront la situation relève de l'illusion. La majorité des dépenses fédérales sont intouchables : toucher à la Sécurité Sociale, Medicare ou Medicaid équivaudrait à un suicide politique. Les bénéficiaires de ces programmes – les seniors, qui votent massivement – n'accepteraient jamais. Quant au budget militaire, il semble sacro-saint dans le contexte géopolitique actuel. Il ne reste que 8,2% du budget fédéral (dépenses discrétionnaires non militaires) comme marge de manœuvre. Un objectif d'austérité si étriqué explique pourquoi les dépenses gouvernementales ont augmenté de 7,4% sur un an au premier semestre 2024, tandis que les recettes fiscales ne progressaient que de 3%. Face à cette impasse, quelle alternative ? La planche à billets. Le mandat de Jay Powell s'achève dans un an. Trump nommera probablement un accommodant (Kevin Warsh, Kevin Hassett ou Judy Shelton) pour 'monétiser' gentiment cette dette. D'ailleurs, malgré son discours 'hawkish', Powell agit en pigeon : la Fed a récemment accru ses achats de Treasuries de 20 milliards/mois. Résultat, les investisseurs étrangers se ruent à nouveau sur la dette américaine après une brève pause en avril. Lors de l'émission du 6 mai, ils ont absorbé 71,2% des 42 milliards de T-notes à 10 ans. Cet effort concerté (Fed + créanciers étrangers) maintient artificiellement les rendements bas. Cette manipulation monétaire explique pourquoi l'or brille en 2024 – une tendance appelée à durer. Deux opportunités pour en profiter : Le fonds GDX (mines d'or), bien que ne versant que 1% de dividende, offre un potentiel de hausse majeur (+37% depuis janvier). Avec des marges boostées par l'or haut et le pétrole bas, les miniers sont en position idéale. Autre option : le fonds fermé GGN, qui cote avec une décote de 3% sur sa valeur nette. Son portefeuille diversifié (mines d'or et autres ressources) et son dividende mensuel de 8,6% en font un hedge idéal contre la dépréciation du dollar. Alors que le gouvernement noie ses dettes sous les liquidités, ces actifs tangibles devraient continuer leur ascension.