Décryptage du 'Beautiful Bill' à 5 000 milliards de dollars qui bouleverse l'économie américaine
Dans un vote serré de 215 contre 214, la Chambre des représentants américaine a adopté tôt jeudi matin le projet de loi audacieux de l'ancien président Donald Trump, intitulé 'One Big Beautiful Bill Act'. Ce texte de 1 116 pages, désormais soumis au Sénat, vise à pérenniser la loi de 2017 sur les réductions d'impôts et l'emploi tout en introduisant de nouvelles mesures fiscales avantageuses pour les familles, les travailleurs et les entreprises. Avec un coût estimé à plus de 5 000 milliards de dollars, ce projet suscite à la fois des espoirs de relance immédiate et des craintes quant à son impact budgétaire à long terme.
Les changements fiscaux pour les particuliers et les familles constituent l'un des piliers de cette réforme. Le texte propose notamment de prolonger indéfiniment le taux d'imposition maximal de 37% pour les particuliers, au lieu du retour prévu à 39,6%. Selon le Comité des voies et moyens de la Chambre, une famille de classe moyenne avec deux enfants pourrait voir son revenu disponible augmenter de 4 000 à 5 000 dollars par an.
De 2025 à 2028, le projet supprime l'impôt fédéral sur les pourboires, les heures supplémentaires et les intérêts des prêts pour les voitures fabriquées aux États-Unis. Le crédit d'impôt pour enfants passerait de 2 000 à 2 500 dollars jusqu'en 2028, avant de revenir à 2 000 dollars indexés sur l'inflation. Cependant, une nouvelle exigence concernant les numéros de sécurité sociale des deux parents pourrait exclure certains enfants de familles immigrées.
Les petites entreprises bénéficieraient d'une augmentation de la déduction pour revenu commercial qualifié de 20% à 23%, réduisant ainsi le taux d'imposition effectif à 28,49%. Le texte introduit également des 'comptes MAGA', des plans d'épargne fiscalement avantageux pour les enfants, avec une contribution gouvernementale pouvant atteindre 1 000 dollars pour les nouveau-nés entre 2025 et 2028.
Pour compenser ces réductions d'impôts massives, le projet supprime plusieurs incitations aux énergies propres, dont le crédit de 7 500 dollars pour les véhicules électriques. Une nouvelle taxe de 5% sur les transferts d'argent à l'étranger par les non-citoyens et un système d'imposition progressif sur les dotations des universités privées sont également prévus.
Alors que le projet de loi se dirige vers le Sénat, où le processus de réconciliation budgétaire pourrait faciliter son adoption, les débats font rage entre partisans qui y voient un stimulant économique et détracteurs qui dénoncent son impact sur la dette nationale et certaines populations vulnérables.