JWST pulvérise son propre record : la galaxie la plus lointaine jamais observée, MoM-z14, dévoile ses mystères
Le télescope spatial James Webb (JWST) vient de battre son propre record en identifiant la galaxie la plus lointaine jamais observée, MoM-z14, située à 13,5 milliards d'années-lumière. Cette découverte, annoncée le 16 mai 2025, repousse les limites de notre connaissance de l'Univers primordial et soulève de nouvelles questions sur la formation des galaxies.
Alors que des télescopes comme Hubble, ALMA et JWST peuvent repérer des candidates galaxies lointaines, seule une analyse spectroscopique permet de confirmer leur distance. En 2022, Hubble détenait le record avec GN-z11. Aujourd'hui, cette galaxie ne figure même plus dans le top 10, détrônée par MoM-z14 qui surpasse le précédent record établi par JWST.
MoM-z14 n'est pas seulement distante - elle est aussi atypique : compacte, brillante et en plein sursaut de formation d'étoiles, sans trace d'activité de trou noir supermassif. Cette caractéristique remet en question nos modèles de formation galactique et montre que l'Univers recèle toujours des surprises, surtout lorsqu'on dispose d'instruments plus performants.
Le JWST, télescope spatial infrarouge le plus puissant de l'histoire, est idéal pour étudier ces objets extrêmement lointains. Avant même d'examiner le champ COSMOS, il a déjà confirmé une abondance inattendue de galaxies ultra-lointaines - environ 100 fois plus que prévu. Ces découvertes ont initialement semé le doute parmi les cosmologistes, mais quatre explications ont émergé.
Premièrement, les performances optiques du JWST dépassent les attentes. Deuxièmement, les simulations précédentes sous-estimaient les régions de surdensité extrême. Troisièmement, les modèles de formation d'étoiles en sursaut expliquent certaines luminosités élevées. Enfin, l'activité des noyaux galactiques actifs (AGN) peut amplifier temporairement la brillance.
MoM-z14, découverte dans le cadre de l'étude "Mirage or Miracle", présente un décalage vers le rouge record de z=14.44. Cela signifie que sa lumière, émise lorsque l'Univers n'avait que 282 millions d'années (2% de son âge actuel), a voyagé 13,53 milliards d'années avant de nous parvenir. Aujourd'hui, cette galaxie se situe à 33,8 milliards d'années-lumière de nous en raison de l'expansion de l'Univers.
Les analyses spectroscopiques révèlent une galaxie compacte (500 années-lumière de diamètre), exempte de poussière et en plein sursaut de formation stellaire. Son taux de formation d'étoiles a augmenté d'un facteur 10 ces derniers 10 millions d'années. Contrairement à de nombreuses galaxies lointaines, MoM-z14 montre peu de signes d'activité de trou noir supermassif, ce qui en fait un objet particulièrement intriguant.
Cette découverte soulève des questions fondamentales. La faible quantité de gaz neutre autour de MoM-z14 est surprenante pour une époque où l'Univers n'était que partiellement ionisé. De plus, même les modèles révisés après les découvertes du JWST peinent à expliquer l'existence de galaxies aussi brillantes à de telles distances.
Le nom MoM-z14 ne signifie pas "mère de toutes les galaxies" mais fait référence à l'étude "Mirage or Miracle". Confirmée comme réelle (donc "miracle" selon les chercheurs), cette galaxie n'est probablement que la première d'une longue série de découvertes qui révolutionneront notre compréhension de l'Univers primordial. Chaque nouvelle observation nous rappelle que l'astronomie est l'étude de l'Univers tel que nous l'observons - et que des instruments plus performants révèlent toujours des phénomènes inattendus.