Mars : les mystérieuses stries sombres ne seraient pas liées à l'eau comme on le pensait
Une nouvelle étude remet en question l'hypothèse selon laquelle les stries sombres observées sur les pentes martiennes seraient des signes d'écoulements d'eau liquide. Ces résultats, publiés dans Nature Communications, suggèrent que Mars serait en réalité beaucoup plus aride qu'on ne l'imaginait.
Il y a quelques années, la découverte de stries récurrentes sur les falaises martiennes avait suscité l'enthousiasme des scientifiques. Ces formations, appelées recurring slope lineae (RSL), semblaient apparaître et disparaître de manière saisonnière, laissant penser à la présence d'eau liquide en surface.
L'équipe de recherche internationale, dirigée par Valentin Bickel de l'Université de Berne et Adomas Valantinas de l'Université Brown, a analysé plus de 500 000 stries martiennes. Leur étude exhaustive combine des données sur la température, la vitesse du vent, l'hydratation et l'activité géologique.
Contrairement aux attentes, les chercheurs n'ont trouvé aucune corrélation entre ces stries et des processus liés à l'eau. 'Nos observations écartent les mécanismes de formation humide précédemment proposés', écrivent-ils dans leur publication.
L'étude identifie plutôt trois facteurs clés favorisant la formation de ces stries : la proximité avec de nouveaux impacts météoritiques, des vitesses de vent supérieures à la moyenne, et des taux de dépôt de poussière élevés pendant l'hiver nordique.
'Notre modèle privilégie des processus de formation secs', explique Valantinas dans un communiqué. Ces conclusions ont des implications majeures pour notre compréhension de Mars et pour l'exploration future de la planète rouge.
Si l'eau liquide en surface semble exclue, cela réduit considérablement les risques de contamination biologique par les missions terrestres. 'Ces zones ne seraient probablement pas habitables', concluent les chercheurs, ce qui permet d'alléger les strictes mesures de protection planétaire.
Cette étude marque un tournant dans notre compréhension de Mars. Elle démontre l'importance des approches basées sur le big data pour tester les hypothèses avant d'envoyer des missions sur place, comme le souligne Valantinas : 'Cela nous aide à éliminer certaines hypothèses depuis l'orbite'.
Les résultats, bien que décevants pour ceux qui espéraient trouver de l'eau liquide sur Mars aujourd'hui, contribuent à peindre un portrait plus précis de la planète : un monde essentiellement sec et désertique, où l'eau liquide en surface semble être une rareté plutôt que la norme.