Le G7 maintient le gel des actifs russes jusqu'à réparation des dommages en Ukraine
Les actifs souverains russes détenus par les pays du G7 resteront gelés jusqu'à ce que la Russie mette fin à la guerre et indemnise l'Ukraine pour les dommages causés, a déclaré le groupe. Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G7 ont publié cette déclaration dans un communiqué à l'issue d'un sommet au Canada du 20 au 22 mai 2025.
Le communiqué condamne la guerre brutale de la Russie contre l'Ukraine et salue la résilience du peuple et de l'économie ukrainiens. Le G7 réaffirme son soutien indéfectible à l'Ukraine pour défendre son intégrité territoriale, sa liberté et sa souveraineté en vue d'une paix juste et durable.
Les pays occidentaux ont gelé les actifs russes à l'étranger après l'invasion de l'Ukraine en 2022, avec un total d'environ 300 milliards de dollars détenus par le G7 et l'UE. En octobre 2024, le G7 a finalisé un prêt de 50 milliards de dollars pour l'Ukraine, garanti par les revenus des actifs russes gelés, dans le cadre du programme ERA (Extraordinary Revenue Acceleration).
Le programme ERA redirige les intérêts générés par les actifs russes gelés vers l'Ukraine pour compenser les destructions causées par la guerre. Ce prêt, que l'Ukraine n'aura pas à rembourser, constitue un soulagement majeur pour son économie en difficulté. Cette initiative a été négociée entre l'Ukraine, l'UE, les États-Unis, le Canada, le Japon et le Royaume-Uni.
Le Royaume-Uni a proposé de transférer près de 200 milliards d'euros d'actifs russes gelés en Belgique vers un fonds d'investissement, une mesure envisagée pour soutenir l'Ukraine. Cependant, des pays majeurs de l'UE comme l'Allemagne et l'Italie s'y opposent encore.
La Banque mondiale estime que la reconstruction de l'Ukraine coûtera 524 milliards de dollars sur la prochaine décennie. Le G7 entend renforcer la confiance des investisseurs via des initiatives bilatérales et multilatérales, notamment par le fonds SURE TF (Support for Ukraine’s Reconstruction and Economy Trust Fund) de la Banque mondiale.
Le G7 collaborera également avec la Plateforme des donateurs pour l'Ukraine afin de lever l'interdiction générale pesant sur les investissements en Ukraine, imposée par certaines institutions financières en raison des risques élevés liés à la guerre. Crispin Ellison, partenaire chez Marsh McLennan, a critiqué cette approche simpliste, appelant à une évaluation plus nuancée des risques.
Les discussions se poursuivront lors de la Conférence sur la reconstruction de l'Ukraine à Rome les 10 et 11 juillet 2025. Le G7 a également affirmé qu'aucun pays ou entité ayant financé l'effort de guerre russe ne profitera de la reconstruction ukrainienne.