Le Tour de France a-t-il sonné le glas du vélo de montagne ? La physique l'explique
Le Tour de France 2025 a parcouru 3320 km avec 51 500 m de dénivelé. Les vainqueurs, Tadej Pogačar (UAE Emirates-XRG) et Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike), disposaient chacun de deux vélos aérodynamiques et deux cadres légers pour la montagne. Pourtant, ils n'ont jamais utilisé leurs vélos d'ascension pendant toute la course. Ce choix interpelle, surtout après les récentes améliorations techniques apportées par Cervelo (R5) et Colnago (V5RS), pourtant considérées comme des références. Pour comprendre cette décision, il faut se tourner vers la physique. La puissance nécessaire pour grimper (P = m * g * v * sin(θ)) dépend de la masse, de la gravité, de la vitesse et de l'angle de la pente. Cependant, ces équations ignorent la résistance aérodynamique, force majeure à haute vitesse. Même à 25 km/h, 14,8% de l'effort sert à combattre cette résistance, proportion qui grimpe à 20% à 30 km/h – vitesse typique en montée chez les pros. Les descentes et tronçons plats amplifient ce phénomène : à 42,85 km/h (moyenne du Tour), 90,4% de l'effort est consacré à percer l'air, et jusqu'à 96,2% à 70 km/h en descente. Ainsi, malgré leur légèreté, les vélos de montagne deviennent moins pertinents face à l'avantage aérodynamique constant des modèles aéro, même en altitude.