La France presse l'UE de dégainer son 'bazooka commercial' contre les États-Unis malgré l'accord tarifaire avec Trump : 'Un mépris total des règles'
La France pousse ses partenaires européens à utiliser leur 'bazooka commercial' contre les États-Unis, avant et après l'accord historique entre l'UE et le président Trump, selon des informations obtenues par The Post. Le président Emmanuel Macron, qui partageait des moments chaleureux avec Trump en février, s'oppose désormais fermement à ce qu'il qualifie d'accord commercial 'injuste'. Un câble diplomatique révèle que la France a été la seule, vendredi, à demander l'activation immédiate de l' 'instrument anti-coercition' de l'UE, une mesure légale permettant des contrôles à l'exportation et des taxes élevées. Cet instrument, inspiré de la loi américaine de 1974 sur le commerce, pourrait aussi restreindre les droits de propriété intellectuelle et interdire certains services américains. Benjamin Haddad, ministre français des Affaires européennes, a publiquement réclamé l'usage de ce 'bazooka', accusant les États-Unis de 'coercition économique' et de mépris pour les règles de l'OMC. Il a averti que la France imposerait des taxes aux géants technologiques américains et bloquerait leurs contrats publics en Europe. Deux diplomates européens ont confié à The Post que la France est furieuse car l'accord ouvre le marché européen aux exportations agricoles américaines, menaçant son secteur agricole. Le Premier ministre français François Bayrou a dénoncé un 'jour sombre' pour l'UE. Un responsable de la Maison Blanche a rétorqué que le déficit commercial des États-Unis avec l'UE résulte de 'barrières commerciales injustes'. Le déploiement du 'bazooka' nécessiterait l'accord d'une majorité de pays de l'UE. L'accord avec Trump rapportera environ 90 milliards de dollars aux États-Unis et inclut des achats d'énergie et d'équipements militaires américains par l'UE. Le député européen danois Anders Vistisen a critiqué la négociation, qualifiant Trump de maître dans 'l'Art du deal'. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a parlé d'un accord-cadre, dont les détails seront finalisés dans les semaines à venir. L'instrument anti-coercition avait été conçu à l'origine pour contrer la Chine. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, allié de Trump, a déclaré que ce dernier avait 'mangé von der Leyen au petit-déjeuner'. Les échanges commerciaux entre l'UE et les États-Unis ont atteint 976 milliards de dollars en 2023, avec un déficit américain de 236 milliards, un point sensible pour Trump.