Les frontières coloniales génèrent des conflits dans les océans africains - Quelles solutions pacifiques?
L'Afrique compte 38 pays côtiers et insulaires. Les industries maritimes comme l'énergie, le tourisme, le transport maritime et la pêche jouent un rôle crucial dans le développement économique. Cependant, les frontières maritimes héritées de l'époque coloniale provoquent de nombreux conflits.
Ces délimitations entraînent souvent des disputes, entravent la coopération dans la gestion des ressources et favorisent les crimes maritimes comme la pêche illégale. L'Afrique détient actuellement le plus grand nombre de différends frontaliers maritimes non résolus au monde.
La cause principale réside dans le principe uti possidetis juris en droit international, obligeant les pays à respecter les frontières coloniales. Cela crée une situation de 'winner takes all', privant une partie du contrôle de la zone contestée.
Le différend entre le Cameroun et le Nigeria en 2002 concernant la péninsule pétrolière de Bakassi en est un exemple frappant. Le verdict basé sur uti possidetis a déplacé des milliers de Nigérians, et les tensions entre pêcheurs nigérians et garde-côtes camerounais persistent.
Le changement climatique pourrait aggraver la situation avec la montée des eaux modifiant les lignes de base des zones maritimes. Les experts proposent des solutions de gestion commune des ressources, comme les accords Nigeria-São Tomé et Príncipe ou Sénégal-Guinée Bissau.
La coopération conjointe permettrait non seulement de résoudre les conflits mais aussi de renforcer la sécurité maritime contre la pêche illicite. Cette approche est considérée comme clé pour une exploitation durable du potentiel économique des océans africains.