L'iPad, un outil artistique à prendre au sérieux : la preuve par l'exemple
En 2008, David Hockney, l'un des peintres britanniques les plus célèbres, fait l'acquisition d'un iPad. À 71 ans, cet artiste chevronné, habitué aux pinceaux et à la peinture traditionnelle, se met à créer sur écran. Les critiques s'interrogent : "Où est le talent là-dedans ?" Près de vingt ans plus tard, le débat persiste. Pourtant, les faits sont têtus : même la famille royale britannique a adopté cet outil numérique.
En avril 2024, lors d'une visite officielle en Italie, le roi Charles III a embauché Fraser Scarfe, un artiste de 38 ans, comme peintre officiel du voyage. Pour la première fois dans l'histoire, les œuvres commémoratives ont été réalisées sur iPad Mini. Une révolution pour une institution qui commandait autrefois des portraits à Gainsborough.
Revenons à Hockney. Son œuvre "The Arrival of Spring in Woldgate, East Yorkshire in 2011" n'aurait pu être créée sans iPad. La portabilité de l'appareil lui a permis de travailler en plein air, tandis que les fonctions de calques et d'annulation ont libéré sa créativité. Résultat ? Ces œuvres numériques imprimées sur papier se sont arrachées dans les galeries du monde entier.
Les institutions artistiques ont suivi le mouvement. La Tate Modern, la National Gallery et d'autres grands musées intègrent désormais des œuvres numériques dans leurs collections permanentes. Les maisons de vente aux enchères proposent régulièrement des créations digitales, tandis que le phénomène NFT a contribué à légitimer ce médium.
Certes, le changement peut déranger. L'odeur de la peinture à l'huile, la texture de la toile... rien ne remplace ces sensations. Mais prétendre que l'art numérique est inférieur ? L'histoire de l'art est en train de prouver le contraire.