Le Chiffrement RSA : La Chine a-t-elle Vraiment Réussi à le Craquer ?
Le chiffrement RSA est un pilier fondamental de la sécurité numérique, largement utilisé pour protéger les transactions financières, les signatures électroniques et la navigation sur Internet. Basé sur une idée simple mais ingénieuse, il repose sur la difficulté extrême à factoriser le produit de deux grands nombres premiers. Récemment, des rumeurs ont circulé affirmant que la Chine avait réussi à craquer le RSA grâce à l’informatique quantique, semant l’inquiétude. Cependant, la réalité est bien plus nuancée.
Des chercheurs de l’Université de Shanghai ont effectivement réalisé une avancée en utilisant un ordinateur quantique spécialisé, appelé « annealer », pour factoriser un nombre RSA de 22 bits, puis 50 bits avec des méthodes hybrides quantiques et classiques. Bien qu’impressionnante, cette performance reste loin de menacer les clés RSA modernes, qui utilisent généralement 2048 bits – un nombre si grand qu’il reste hors de portée des technologies actuelles.
Les médias ont rapidement relayé des titres alarmistes, suggérant que la cybersécurité était compromise. Pourtant, les experts soulignent que cette percée, bien que significative, ne représente pas une menace immédiate. Le véritable enjeu réside dans la préparation à l’ère post-quantique, avec des algorithmes comme Kyber et Dilithium déjà développés par le NIST pour anticiper les futures vulnérabilités.
En résumé, le RSA reste sûr pour le moment, mais la course vers l’informatique quantique impose une vigilance accrue. Les organisations doivent dès maintenant se préparer à une éventuelle révolution technologique qui, un jour, pourrait rendre obsolètes les méthodes de chiffrement actuelles.