Un expert de l'ONU condamne les États ayant autorisé le survol de Netanyahu vers les États-Unis
Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, a critiqué les pays ayant permis au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de survoler leur espace aérien lors de son voyage vers les États-Unis. Elle estime que ces pays pourraient avoir enfreint leurs obligations en vertu du droit international.
Albanese a demandé mercredi aux gouvernements italien, français et grec d'expliquer pourquoi ils ont offert un « passage sûr » à Netanyahu. Ce dernier, théoriquement « obligé d'être arrêté » en tant que suspect recherché internationalement, s'est rendu aux États-Unis pour rencontrer le président Donald Trump afin de discuter d'un cessez-le-feu à Gaza.
Ces trois pays sont signataires du Statut de Rome, traité ayant établi la Cour pénale internationale (CPI) en 2002. La CPI a émis l'an dernier des mandats d'arrêt contre Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis pendant la guerre à Gaza.
« Les citoyens italiens, français et grecs méritent de savoir que toute action politique violant l'ordre juridique international les affaiblit et les met en danger, ainsi que nous tous », a écrit Albanese sur X. Elle réagissait à un poste de l'avocat des droits de l'homme Craig Mokhiber, qui avait accusé ces pays d'avoir « violé leurs obligations légales » et fait preuve de « mépris pour les victimes de génocide ».
Netanyahu s'est rendu à plusieurs reprises à l'étranger depuis l'émission des mandats d'arrêt. En février, il a évité les pays susceptibles de l'arrêter en survolant des bases américaines. En avril, il a rencontré le dirigeant hongrois Viktor Orban, qui avait retiré son pays de la CPI avant sa visite. Son avion a également évité l'espace aérien de l'Irlande, de l'Islande et des Pays-Bas par crainte d'une arrestation.
Les États membres de la CPI sont censés arrêter les personnes faisant l'objet de mandats s'ils se trouvent sur leur territoire. Cependant, ces règles ne sont pas toujours respectées, comme en témoigne le cas de l'ancien dirigeant soudanais Omar al-Bashir en 2017.
Les pays européens sont divisés sur les mandats d'arrêt contre Netanyahu. Certains affirment respecter leurs engagements envers la CPI, tandis que l'Italie et la France expriment des doutes sur leur légalité ou invoquent l'immunité du Premier ministre israélien.