Des terres fédérales plus vastes que le Delaware bientôt vendues à des entreprises minières de charbon
Les autorités fédérales ont franchi une première étape vers la réouverture de vastes zones de terres publiques dans deux États de l'Ouest à la vente de charbon, dans le cadre de la politique du président Donald Trump visant à accroître la production américaine d'énergies fossiles. Cette proposition du ministère de l'Intérieur intervient après que l'administration Biden, invoquant le changement climatique, a tenté de mettre fin aux ventes de charbon dans les bassins les plus productifs du pays, notamment le Powder River Basin dans le nord-est du Wyoming et le sud-est du Montana.
Selon des documents officiels, l'administration Trump envisage de vendre des baux miniers pour plus de 2 600 miles carrés (6 800 km²) de terres fédérales dans cette région, une superficie supérieure à celle du Delaware. Cette décision s'inscrit dans le cadre d'un décret signé par Trump dès son premier jour de mandat, visant à relancer l'industrie charbonnière américaine en difficulté.
La semaine dernière, Trump a également signé une loi fiscale réduisant les redevances versées par les entreprises minières sur les terres publiques, de 12,5 % à 7 %. Cette loi impose également la mise en location de 6 250 miles carrés (16 200 km²) de terres, une superficie plus grande que le Connecticut.
Un porte-parole du Bureau de gestion des terres du ministère de l'Intérieur a précisé que l'annonce concernant le Powder River Basin était préliminaire et pourrait évoluer après une période de consultation publique. L'agence n'a pas souhaité commenter l'intérêt des entreprises minières ou le calendrier d'ouverture de nouvelles mines.
Ashley Burke, de la National Mining Association, a affirmé que les entreprises charbonnières avaient "un intérêt manifeste" pour ces nouvelles locations, sans préciser l'ampleur des acquisitions potentielles. Elle a salué ces changements, les qualifiant de nécessaires face à la demande énergétique croissante.
L'administration Biden avait estimé que la fin des ventes de charbon fédéral réduirait les émissions de 293 millions de tonnes (266 millions de tonnes métriques) de CO2 par an, soit l'équivalent des émissions de 63 millions de véhicules à essence. Jenny Harbine, de l'ONG Earthjustice, a critiqué cette décision, soulignant l'incompatibilité avec les objectifs climatiques.
Les scientifiques rappellent que les émissions de gaz à effet de serre provenant du charbon sont l'une des principales causes du changement climatique, aggravant les phénomènes météorologiques extrêmes et les pénuries d'eau. Un juge fédéral avait d'ailleurs bloqué une précédente tentative de l'administration Trump, faute d'analyse suffisante des impacts sanitaires.
En 2022, les 14 mines actives du Powder River Basin produisaient 40 % du charbon américain. Malgré un déclin de la production nationale à son plus bas niveau depuis 1964, Ashley Burke a relevé deux signes positifs : une hausse des exportations et une augmentation de la production électrique à base de charbon début 2025.