Un programme d'informatique pour les femmes noires annulé à quelques semaines de son lancement
Le programme Legacy, une initiative fédérale visant à encourager les jeunes filles noires à se lancer dans l'informatique, a été brutalement interrompu en avril 2025 suite à un décret de l'ancien président Donald Trump. Cet arrêt survient quelques semaines seulement avant l'arrivée prévue de 600 étudiantes de quatre États dans un programme d'un an impliquant l'Université d'Alabama (UA) et six autres établissements.
Phanuelle Manuel, ancienne participante désormais étudiante en première année à l'UA, souligne l'importance d'avoir eu une mentor noire : 'Voir quelqu'un qui me ressemble réussir m'a aidée à visualiser mon avenir dans ce domaine'. Selon les données de l'United Negro College Fund, les femmes noires ne représentent que 3% des effectifs technologiques.
Le professeur Jeff Gray, investigateur principal du programme, révèle que l'équipe avait consacré plus de 300 heures de préparation avant la notification de cessation de financement par la National Science Foundation (NSF). Bien que les critères aient été élargis à toutes races et genres pour se conformer au décret, ce programme de 3,5 millions de dollars a tout de même été annulé.
Les résultats initiaux du projet pilote 2019 montraient que 72% des 80 participantes noires avaient obtenu un score d'au moins 3 à l'examen AP, surpassant la moyenne nationale y compris celle des hommes blancs et asiatiques. Le professeur Mohammed Qazi de l'Université Tuskegee insiste sur l'importance de la communauté et de la sororité dans le succès du projet.
Manuel exprime sa déception en apprenant l'annulation lors d'une conférence nationale sur les femmes en technologie : 'C'était une partie intégrante de ma vie et de celle de ma sœur'. Elle affirme poursuivre sa passion malgré les obstacles politiques.
Les organisateurs s'inquiètent des impacts à long terme pour les étudiantes des zones rurales, déjà défavorisées en termes de ressources et de modèles professionnels. 'Ceux qui sont les moins privilégiés continuent de souffrir', déplore amèrement Qazi.