Pétrole en Californie : Pourquoi augmenter les coûts et la pollution malgré notre dépendance ?
La Californie incarne un paradoxe environnemental. Tout en se présentant comme leader des régulations écologiques et de la transition énergétique, l'État reste profondément dépendant des combustibles fossiles. Les hydrocarbures représentent 8% de l'économie californienne - un pourcentage crucial qui soutient tous les autres secteurs. Pourtant, les politiques énergétiques actuelles sapent progressivement les infrastructures pétrolières vitales pour cet équilibre.
Au cours des dernières décennies, la Californie a perdu plus de 30 raffineries. Il ne reste plus que neuf installations majeures de production d'essence, dont deux (Phillips 66 à Los Angeles et Valero dans la région de la Baie) doivent fermer prochainement. Ces fermetures élimineront 284 000 barils de production quotidienne, soit 18% de la capacité totale de raffinage de l'État.
Ironiquement, bien que disposant des normes de raffinage les plus propres au monde, la Californie importe désormais la majorité de son pétrole depuis des pays comme l'Irak, l'Arabie Saoudite et le Brésil. Ces importations transitent par des navires polluants dont les émissions ne sont pas comptabilisées, car produites en eaux internationales. Résultat : la fermeture des raffineries locales entraîne une augmentation nette de la pollution globale.
Cette dépendance accrue au pétrole étranger pose également des risques géopolitiques et de sécurité nationale. Les bases militaires en Californie, Nevada et Arizona dépendent fortement des raffineries locales pour leur carburant aviation spécialisé. Avec la réduction des capacités de raffinage, l'armée doit compter sur des sources étrangères moins fiables.
La situation devient particulièrement critique pour les travailleurs californiens. Les nouvelles taxes et régulations (dont une taxe d'accise de 2 cents/gallon entrée en vigueur le 1er juillet) font grimper les prix à la pompe. Pour un travailleur parcourant 60 miles par jour, une hausse de 50 cents le gallon équivaut à 750$ de revenus supplémentaires nécessaires après impôts.
Pourtant, les alternatives restent inaccessibles. La majorité des véhicules électriques sont achetés par des résidents aisés de villes comme Palo Alto. Les régulateurs du CARB admettent ne pas avoir calculé l'impact réel de leurs mesures sur les consommateurs - une omission choquante révélée lors d'une audition récente.
En persistant dans cette voie, la Californie exporte simplement ses émissions vers d'autres pays tout en alourdissant le fardeau économique des classes laborieuses. Une réévaluation urgente des politiques énergétiques s'impose pour concilier transition écologique et réalité économique.